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mercredi, avril 17, 2024
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Bernard Casoni à « Onze Mondial » : «En Algérie, les coachs sont les fusibles préférés des présidents»

Arrivé dans une situation compliquée que traversait le Doyen lors de l’été dernier, le technicien français Bernard Casoni a aidé cette équipe à retrouver les sommets du championnat algérien. Il se dit déjà heureux de son expérience algérienne.

«On a réussi à mettre en place un plan de jeu, on a aussi imposé une certaine rigueur et une certaine façon de travailler. Les joueurs adhèrent et ça c’est le plus important. Ils nous font confiance. Vous savez, en Algérie, ce n’est pas évident tout ça. Après deux ou trois mauvais résultats, vous vous retrouvez rapidement sur la sellette. Au début, c’était un peu tendu mais, je comprends. Le MCA, c’est le club du peuple. Et le peuple n’hésite pas à mettre la pression sur les dirigeants lorsque ça ne va pas. Les dirigeants ont tenu bon et continué à nous faire confiance. Aujourd’hui, le travail porte ses fruits», a-t-il déclaré dans un entretien à Onze Mondial.

Il faut dire que l’homme n’a guère peur de cette instabilité et cette pression «Tout simplement parce que lorsqu’on signe ici, on sait à quoi s’attendre. Tout est intégré à l’avance. On sait qu’on peut faire un one shoot de deux/trois matchs seulement.

Pour le moment, on a des résultats favorables. (Il s’arrête). Et puis, contrairement aux années précédentes, la direction a tenu à nous faire confiance. Et dans le travail, on a toujours expliqué ce qu’on faisait, on s’est toujours montré très transparent, très franc. Et grâce à tout ça, il n’y a plus de problèmes au Mouloudia. Il y a une ligne directrice et une ligne de conduite. Et qui que ce soit, quel que soit le joueur, il se met dedans.

On a eu des prises de position dès le départ, avec des internationaux. Avec le gardien de but par exemple qui avait une réputation de joueur difficile. On lui a expliqué notre manière de travailler. Et ça fonctionne. C’est tout simple. On a tout de suite été clair avec les joueurs et les supporters. Et puis, on ne va pas dire qu’on est une grande équipe si on est une petite équipe. Maintenant, ça ne nous empêche pas de bosser. On rivalise avec des équipes qui ont plus de talent que nous.

Grâce à notre travail, on arrive à réaliser de bons résultats», a-t-il expliqué. Avec le Mouloudia, Casoni a de grands projets, à leur tête la professionnalisation du club, comme il le dit : «On essaie de professionnaliser. Sincèrement, les voir bosser comme ils bossent actuellement c’est quelque chose de beau. Même en France, je n’ai pas toujours vu des équipes bosser comme ça. Il y a beaucoup d’implication et d’application.

Les joueurs ont compris qu’on était là pour les accompagner. Ils ont compris qu’on n’était pas là pour leur taper dessus. On est juste là pour les faire progresser. Et ils s’aperçoivent qu’ils progressent. On prend du plaisir tous ensemble». Dans la foulée, ils n’hésitent pas à critiquer la manière de gérer de la plupart des présidents de club qui font de leurs entraîneurs leurs fusibles privilégiés quand les résultats ne suivent pas, d’où cette instabilité chronique qui poursuit le football national.

«Ici, si tu ne gagnes pas un derby, tu es presque viré. Ils accordent beaucoup d’importance aux résultats. À chaque match, tout est remis en cause. Et ça, ça met beaucoup de pression sur les joueurs. Ce n’est pas bon parce que le football ce n’est pas ça.

Le football c’est la stabilité. Il y aussi des problèmes de paiement. Il y a parfois quatre, cinq, six mois de retard. C’est un système, il faut savoir l’accepter. Pour l’instant, ça marche comme ça. Moi, je ne suis pas là pour révolutionner les choses. Je suis là pour essayer de faire progresser un groupe. Je fais tout pour que mes joueurs soient dans les meilleures dispositions.

Et là, on a un président qui essaie de bien faire les choses. Car ici, il y a des choses qui ne sont pas normales et qui deviennent normales (rires).» Il se montre, en outre, optimiste quant à l’avenir du football algérien. «on ne peut que progresser à tous les niveaux. Notamment au niveau des infrastructures un peu vieillissantes. Et les pouvoirs publics souhaitent rénover tout ça. D’ailleurs, il y a des stades qui sont actuellement en construction. Le foot algérien est en perpétuelle évolution».

Prié d’apporter son jugement sur le championnat algérien, il dira : «Il y a trois ou quatre bonnes équipes. Ça joue pas mal. Je dirais que le niveau se situe entre le National et la Ligue 2. Il y a de bons joueurs. Le problème se situe au niveau de la régularité. Les équipes ont du mal à maintenir un certain niveau dans la durée. À notre décharge, on joue dans des conditions difficiles. Lorsqu’on va dans le Sud, on joue sur des terrains qui ont 15 ou 20 ans, ensuite, on rejoue au 5-Juillet sur notre pelouse… Les conditions de jeu sont difficiles pour les joueurs et pour les organismes».

Pour Casoni aussi «quelques joueurs de notre championnat peuvent évoluer en Europe. Le talent est là. Le problème c’est qu’il faut savoir exploiter ce talent. On est encore au début. Ça commence à prendre. Et puis, jusqu’à maintenant il n’y a pas eu de travail de formation.

Seul le Paradou bosse sur la formation parce que Jean-Marc Guillou a mis ça en place. Il y a un gros potentiel chez les jeunes. Mais voilà, pour faire bosser les jeunes, il faut de bons éducateurs, c’est toujours pareil. Souvent, les éducateurs sont des anciens du club qui n’ont pas de diplômes. Ils entraînent en se basant sur leur vécu. Il y a tout à faire ici. Il faut juste les moyens et le temps».

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