Le nouveau sélectionneur de l’équipe nationale de football Djamel Belmadi a affirmé samedi que son travail consistait à «redistribuer les cartes» pour permettre aux Verts de «repartir de zéro» dans l’objectif de revenir au premier plan et renouer avec les bons résultats.
«Le football est un éternel recommencement. Après le Mondial 2010, il y avait eu déjà une traversée du désert, ça s’est reproduit en 2014. Un lien de cause à effet. Tout le monde surfe sur une joie, mais il fallait se remettre au travail très vite. J’estime que j’ai des solutions pour y remédier, il y a un potentiel au sein de cette équipe qui devrait nous permettre de renverser la vapeur. Je reconnais qu’il y a un état d’esprit défaillant, nous devons tous chercher la cause pour proposer des solutions. Je vais redistribuer les cartes et repartir de zéro», a indiqué Belmadi, au cours de son premier point de presse tenu au Centre technique national de Sidi-Moussa (Alger).
«Je suis conscient de la difficulté de ma mission, tout le monde est au courant de la situation. Je ne vais pas commencer maintenant à tirer sur l’ambulance. On ne s’en plaint pas. Le plus urgent est le prochain match face à la Gambie. J’ai une ossature en tête, un système de jeu bien particulier», a-t-il ajouté.
« Aller étape par étape »
Attendu comme un messie par tout un peuple pour «réanimer» une équipe nationale en manque de confiance, l’ancien capitaine des Verts a assuré qu’il ne fallait pas brûler les étapes, insistant sur le fait que sa mission consistait actuellement à permettre au groupe de se relancer, sans se projeter trop vers l’avenir.
«Nous devons rapidement remettre les choses en place et revenir à l’essentiel. Aller étape par étape. Dès le prochain stage, nous serons déjà dans le travail. On ne va rien lâcher, je crois au travail de tous les jours. Je prends l’exemple des Islandais qui ont réussi des merveilles», a souligné Belmadi, révélant au passage qu’il allait faire appel aux joueurs qui étaient en «désaccord» avec l’ancien staff, une manière de couper court avec le passé.
L’ancien joueur de l’Olympique Marseille (France) tient absolument à se baser sur l’état d’esprit des joueurs pour leur permettre de faire le grand saut et sortir de la mauvaise passe que traverse l’équipe.
«J’ai entamé mon travail déjà depuis le 2 août. L’élément N.1 qui m’a incité à venir sont les joueurs. J’ai envie de les voir de nouveau déterminés et décidés, deux qualités qui leur avaient permis de sortir un gros match face à l’Allemagne au Mondial-2014. Il y a un consensus à propos de ma nomination, je suis persuadé que les choses vont changer».
Evoquant les circonstances de sa désignation à la tête de l’équipe nationale, alors que tout le monde s’attendait à un «mondialiste» selon les propos mêmes du président de la FAF Kheïreddine Zetchi, Belmadi n’a pas voulu trop s’étaler sur le sujet. «J’ai beaucoup lu dans la presse que j’étais le plan B et même C ou D si vous voulez. Si Vahid (Halilhodzic) ou Queiroz ne sont pas là aujourd’hui, ce n’est pas mon problème. C’est Belmadi qui a signé aujourd’hui pour quatre années».
Enfin, Belmadi a tenu à mettre un trait définitif sur l’éternel débat des «joueurs locaux et binationaux». «J’attends cette question depuis 15 ans. Ce débat nous a causé et nous cause encore un gros problème, une volonté de perdurer et ne pas faire avancer les choses, ça ne profite pas à l’équipe. Pour moi, un Algérien, même s’il habite Neptune, je n’hésiterais pas un instant à faire appel à ses services s’il est intéressant. Cessons avec ce débat. Nous avons déjà perdu beaucoup de temps avec ce faux problème. Pour moi, tous les joueurs sont égaux : local ou binational».