Naufragés sur la pourtant belle pelouse de Berkane, les représentants de nos si décriées compétitions locales voient leurs blessures, déjà béates, s’amplifier. Corrigés par des «Lions» survoltés et tout de maîtrise, et en sus d’une élimination qui fait très mal et qu’il faudra traîner comme un boulet, ils renvoient les observateurs à de vieilles «querelles» qui font débat. Nouvel échec cinglant et de nouveaux questionnements en perspective.
DÉBATS, QUELS DÉBATS ?
Quand le sélectionneur national des «A», Djamel Belmadi, foulera le joli jardin de Berkane (dans le dur depuis des années et habituée à jouer sur du …dur, notre élite locale coulera à l’arrivée corps et bien et voit ses ambitions de retrouver le haut niveau continental par la lucarne du CHAN s’évaporer sous forme d’humiliation, pour ne pas dire «déculottée» et le mot est pesé et sous-pesé et ne risque donc pas de choquer l’opinion), il ne manquera pas de suggérer, vu la très bonne qualité (de son propre aveu, histoire peut-être de remettre le doigt là où il faut) du tapis prévu à cet effet, que le match était joué à l’avance.
Qu’il n’y avait rien à attendre de bon de la part de «Verts» qui subiront une entrée fracassante de hôtes marocains en voulant terriblement. Qui prennent très tôt le match à leur compte en exerçant une pression de tous les instants sur une arrière- garde algérienne prenant eau de toutes parts et qui finira par craquer définitivement à l’issue d’un petit quart d’heure de pure folie (l’infortuné Gaya Merbah, abandonné à son sort par ses défenseurs ne se faisant pas prier pour aller, bien malgré lui, respectivement aux 26e, 32e et 40e minutes qui scelleront d’ailleurs le sort de la partie, ramasser à trois reprises le cuir du fond de ses filets), d’enfer même face à une attaque locale faisant feu de tout bois.
Un 3-0 net et sans bavure et une humiliation de plus à devoir digérer avant de passer, comme d’habitude, à autre chose. L’Algérie n’ira pas au Cameroun où se tiendra le CHAN en préambule à la CAN prévue dans ce pays, se frotter aux futures stars africaines dont beaucoup devraient, par leur talent, convaincre les recruteurs des grands clubs d’Europe et d’ailleurs et s’assurer, pour certains, une place au soleil chez les «fanions».
Une raclée de plus et la certitude maintenant que l’on ne retient pas les leçons des déconvenues successives jalonnant les chemins désormais tortueux tracés par ou pour un football algérien (on parle des responsables en charge de sa gestion et qui pensaient vivre assez longtemps sur le récent exploit réalisé en terres égyptiennes pour se faire «oublier», faire oublier l’incompétence quasigénéralisée, en plus d’une mauvaise gestion décriée par tous, minant la discipline mais vite rattrapés par les réalités d’un vécu à l’origine de déboires en série vite suivies de vives controverses et autres débats stériles occultant la situation catastrophique à l’interne) bien inspiré de revoir ses plans si tant est les structures dirigeantes, appréciant la démagogie et les fausses promesses, ont la volonté (en dehors des intérêts personnels et de clans) aient le «projet» de sortir avec de vrais diagnostics pour un malade éternellement sous perfusion et maintenu en vie artificiellement (les … artifices ne manquent jamais) d’aller à l’essentiel.
En attaquant le mal à la racine ce qui serait, évidemment, trop leur demander.
BERKANE POUR … MÉMOIRE
Ces retrouvailles conclues sur une véritable démonstration de force du voisin marocain qui vaut son pesant d’or et qui aidera sûrement la fédération royale marocaine à bâtir quelque chose de solide sur ce large succès (depuis l’autre humiliation, sur le score sans appel de 1-4, subie il y a quelques années sur les mêmes lieux sous l’ère Benchikha, qui officie depuis dans le royaume, c’est un peu l’histoire qui se répète, les Chérifiens prenant un ascendant psychologique certain), s’il lève de nouveau le voile sur le bricolage en cours au niveau de nos sélections nationales (toutes catégories d’âge confondues mise à part les «A» au niveaux desquels le coach se révèle intraitable sur sa façon de voir les choses et de diriger la manoeuvre à la tête de la vitrine d’un football que le retentissant sacre en Egypte ne saurait en éluder les nombreux travers et tares, la responsabilité de ce qui s’apparente à un immense gâchis et des dégâts irréparables, du moins pour le court et moyen terme en l’absence de vision claire) vient, malheureusement, nouvelle «gifle en prime à l’incompétence, étaler au grand jour les retombées d’une politique basée sur le copinage et l’à-peu-près. Dimanche soir à Berkane, c’est une sélection nationale sans vie et dépassée par les évènements qui s’offrira à un vis-à-vis marocain qui avait pour lui l’envie, la grinta et, reconnaissons le sportivement, le talent.
Qui n’aura surtout pas volé sa victoire. Effacés et comme écrasés, allez savoir pourquoi, par la mission après le nul blanc de l’«aller» à Blida (compromettant certes mais «piège» quand même avec le secret espoir, pour nous leurs supporters notamment, de tenir la route, la suite n’en sera que cauchemardesque avec une grande punition après avoir craint vraiment le pire au cours d’une 1ère mi-temps catastrophique, l’addition aurait pu être plus corsée) passeront lamentablement à côté de leur sujet.
À la trappe, en donnant l’impression d’une équipe sans âme appelée à un simple engagement, une «punition» qu’il fallait seulement «honorer » sans mettre du coeur à revoir le film d’un match à oublier au plus tôt tant les joueurs étaient absents. Hors du coup à l’image d’une défense qui n’a jamais trouvé ses marques et ballottée comme rarement, d’un milieu perdu et sans réelle utilité et d’une attaque dans ses petits souliers en plus de se révéler inoffensive. Le tout, assaisonné, nous donnera des décors tristes et un groupe perdu dans l’immensité de sa «mission». Errant comme des âmes en peine.
TOUT LE MONDE DESCEND
Trois à zéro et bien des raisons de redescendre de ce beau nuage du non bel été égyptien qui a vu les «Combattants du Sahara», qui ont allié le courage et le talent pour aller se poser sur le toit du continent, redonner du sursis à des responsables surpris en flagrant délit d’autosuffisance et oubliant que plus rien ne va plus dans un navire voguant à vau-l’eau.
Voilà ce qui vient tourner momentanément la page Belmadi, lui qui a tenu à faire le déplacement du Maroc et s’en revient forcément déçu par la tournure prise par les évènements mais toutefois convaincu dans ses choix, voire ses certitudes de ne pas s’impliquer dans les faux-débats et ce bras de fer éternel que se mènent, à distance, les champions du produit «local» en perdition, la noyade en règle de Berkane n’est pas faite pour arranger les choses, et les tenants d’un «tout-pros» qui a fait ses preuves avec une CAN 19 aboutie et les promesses fermes (cette ballade face à des Colombiens pourtant aussi durs à manier que talentueux et figurant parmi les 10 premiers au monde, en est la preuve éclatante) que le meilleur est à venir.
Sûrement, et on peut le parier après la copie à la limite du très faible rendue par les camarades de Sayoud qui sortent des plans des futures batailles sur la route de la double campagne qualificative pour la CAN 21 et le Mondial 22 au Qatar qui pointent déjà à l’horizon et où il faudra se montrer à la hauteur de la belle page écrite sur les bords du Nil et donc du nouveau statut que lui confère une couronne arrachée de haute lutte. Une défaite, de surcroît lourde, ça laisse des traces.
Surtout quand il s’agit d’un derby maghrébin marqué du sceau de la rivalité sportive et de la passion. Et c’est avec un moral sous les chaussettes que les auteurs de ce lamentable raté se présenteront à nouveau (la prochaine journée de championnat, comme quoi les choses vont vite, est prévue pour ce mercredi) devant un public algérien qui semble avoir fait, une fois pour toutes, son idée, si ce n’est pas carrément le deuil concernant le rendement de «stars» locales pour majorité dans l’incapacité (la faute à qui mais la réponse tout le monde la connaît) de répondre aux attentes d’une prochaine remise en selle.
Le onze national marocain, qui en voulait terriblement, n’a pas attendu longtemps pour donner la réponse à Belmadi et son staff (la présence de ce dernier aux côtés d’un Batelli ne comprenant décidément rien à rien, n’a pas eu l’effet escompté sur le moral des troupes) que la suite, et jusqu’à nouvel ordre, se fera (quitte à encore titiller certains cercles) sans cette «élite» locale qui avait tout à perdre (a tout perdu, eh oui !) à l’arrivée de cette soirée de cauchemar du côté d’une petite ville marocaine que les Algériens ont appris à connaître. Berkane (c’est par où au juste ?), la fin de bien des illusions et la preuve par T-R-O-I-S, qu’encore une fois, on s’est trompé de projet du côté de la Faf. Sur toute la ligne. On en reparlera de ce fameux symposium dont on ne voit rien de concret. On ne verra rien. Circulez y a rien, à voir..!