A Rome, dans un Stadio Olimpico rouvert au public pour la première fois depuis plus d’un an, pandémie de coronavirus oblige, l’Italie renaissante de Roberto Mancini lance vendredi l’Euro de football face à la piégeuse Turquie de Senol Günes.
« Cela fait un an qu’on attend de commencer cette aventure, on doit se battre pour ramener l’Italie où elle mérite d’être », piaffe Leonardo Bonucci qui, comme tous ses partenaires azzurri, a hâte de retrouver un grand tournoi international, trois ans après le rendez-vous manqué du Mondial.
Face à une Turquie toujours difficile à jouer et rarement aussi dangereuse que lors des grands rendez-vous, l’Italie va rapidement savoir si elle peut avoir son mot à dire, aux côtés des grands favoris de l’Euro.
Après avoir raté la Coupe du monde en 2018, une première depuis 60 ans, l’Italie a retrouvé du jeu et de la confiance, sous les ordres de Roberto Mancini. Les qualifications sans fausse note pour l’Euro (dix victoires en dix matches) puis pour le prochain Final 4 de la Ligue des Nations (en octobre) ont chassé les fantômes.
Mais si elle reste sur une impressionnante série de 27 matches sans défaite, la Nazionale n’a rencontré que peu de ténors. Et cette équipe enthousiaste et offensive reste encore une promesse à confirmer.
« C’est un vrai groupe, ils savent que personne n’est une star pouvant, seule, sortir les autres du pétrin: pour y arriver, ils doivent le faire ensemble », a estimé jeudi l’ex-international Alessandro Del Piero dans le Corriere della Sera.
Alessandro Nesta n’est pas moins optimiste sur les chances italiennes: l’ex-joueur de la Lazio Rome, qui participera à la cérémonie d’ouverture de l’Olimpico aux côtés de Francesco Totti, la légende de la Roma, retient notamment dans la Gazzetta dello Sport « un beau mélange de jeunesse et d’expérience » dans l’effectif de Mancini.
« Peur de personne »
Côté expérience: l’inoxydable charnière centrale Bonucci-Chiellini (plus de 200 sélections à eux deux). Côté jeunesse: la fougue de l’étoile montante Nicolo Barella, les jambes de Federico Chiesa mais aussi l’importance dans la cage du déjà rodé Gianluigi Donnarumma, qui devra toutefois oublier un peu les discussions sur son avenir en club.
Marco Verratti, pièce maîtresse de Mancini, devrait manquer ce match inaugural, le milieu du Paris SG ayant tout juste repris l’entraînement groupé après sa blessure au genou droit début mai avec le Paris SG. Manuel Locatelli devrait le remplacer dans l’entrejeu, aux côtés du précieux Jorginho, récent vainqueur de la Ligue des champions avec Chelsea.
Côté turc, Senol Günes, l’entraîneur qui avait emmené le pays sur le podium de la Coupe du monde (3e) en 2002, comptera notamment sur la grande forme du vétéran Burak Yilmaz, 35 ans, champion de France avec Lille.
Mais Donnarumma gardera aussi un oeil attentif sur son partenaire de l’AC Milan Hakan Calhanoglu et sur un autre Lillois, Yusuf Yazici, venu lui mettre trois buts à San Siro (3-0) en novembre en Ligue Europa.
Si la Turquie est en théorie la nation la plus faible du Groupe A (29e au classement Fifa, derrière l’Italie, la Suisse et le pays de Galles), elle est un vrai outsider. Avec sa défense de fer (3 buts encaissés en qualifications), elle avait notamment fait plier la France championne du monde.
« Nous n’avons peur de personne sur le terrain. Nous voulons débuter la compétition de la meilleure des façons », promet Yilmaz.
Gallois et Suisses entreront eux en piste samedi à Bakou, à plus de 3.000 kilomètres de Rome, dans cet inédit Euro itinérant (onze villes hôtes dans onze pays).