Quelques heures après avoir signé son contrat le liant, jusqu’en 2026, à la FAF, le nouvel entraîneur de la sélection nationale, le bosnio-suisse, Vladimir Petkovic, a vite affiché ses ambitions pour ‘’relever un nouveau défi’’ avec les Verts, et ce, lors d’une conférence de presse qu’il a animée ce lundi après-midi au niveau de la salle de Conférence du stade Nelson-Mandela de Baraki à Alger.
S’exprimant en italien, et parfois en français ‘’cassé’’, le successeur de Djamel Belmadi, a déclaré d’emblée : ‘’J’ai pris en main une sélection d’une grande nation de football, une équipe bien soudée qui a de gros potentiels. Je demeure très confiant pour réaliser un grand travail et des bons résultats, bien sûr avec l’aide de tout le monde. Ce qui est important pour moi, c’est d’avoir un groupe homogène, car c’est sur ce dernier que je mise, et non pas sur les individualités’’.
Héritant d’une équipe qui reste sur trois amères déceptions lors des deux précédentes éditions de la CAN, ainsi que dans les barrages qualificatifs au Mondial-2022, le nouveau coach national a appelé à tourner la page de ces échecs et d’en ouvrir une toute nouvelle.
‘’On commence toujours par des succès et parfois par des échecs. L’essentiel est de fermer la porte du passé. Il est important de repartir à zéro et de faire en sorte que les joueurs répondent au souhait du peuple qui a déjà goûté aux succès et qui veut y renouer. On doit être à la hauteur de ses attentes’’, a-t-il insisté.
Mais aux yeux de Petkovic, ‘’partir à zéro ne veut pas dire qu’il faudra tout effacer, mais plutôt retenir les choses positives des belles performances réalisées lors des dernières années, tout en s’attelant à corriger les imperfections signalées et qui ont mené aux derniers échecs’’.
Avant cela, le driver des Verts va d’abord évaluer de près le potentiel des joueurs mis à sa disposition, des joueurs sur lesquels il n’a pas tari d’éloges pour les avoir déjà vu jouer de loin, mais qu’il veut les connaître maintenant de plus près, selon ses dires.
Et de poursuivre dans ce contexte : ‘’Je connais beaucoup de joueurs de la sélection algérienne. J’ai suivi la CAN, mais ce n’est pas suffisant de les connaitre de loin. J’ai déjà une idée sur eux. Cela dit, le plus important est de parvenir à renouer avec le succès’’.
‘’Tourner la page du passé…’’
Interrogé sur la pression qui marque le football algérien et s’il ne la craignait pas, l’ancien sélectionneur de Suisse a réagi : ‘’J’ai l’habitude de travailler sous pression. Le football est fait de pression. L’atmosphère en Algérie me rappelle ce que j’ai vécu à Rome avec la Lazio de Rome, une équipe avec laquelle ce technicien avait remporté son seul trophée dans son palmarès jusque-là, à savoir la Coupe d’Italie en 2014.
Évoquant l’Italie, Petkovic a été interpellé sur le cas du joueur de l’AC Milan, Yacine Adli, qu’il connait assez bien pour l’avoir eu sous sa coupe lorsqu’il avait entraîné le club français de Bordeaux, soit son dernier club avant de prendre en main la sélection algérienne.
‘’Adli est un joueur que je connais bien. Il a du potentiel. Nous verrons ce que sera fait son avenir, car il faudra connaître ses ambitions lui aussi envers la sélection algérienne. Pour l’instant, il faut se focaliser sur ce que nous avons entre les mains’’, a-t-il précisé.
Comme il s’agit de sa première expérience en Afrique, certains appréhendent que le technicien bosnio-suisse ne s’adapte pas rapidement avec le football du continent. Mais le concerné lui a vite dissipé ces craintes : ‘’J’ai déjà eu affaire a beaucoup de footballeurs africains. Le football est un sport universel. Je crois que ce n’est pas un problème pour moi de m’adapter au football africain’’.
Questionné sur les objectifs que lui a assigné la FAF, le conférencier dira : ‘’Mon premier objectif est de s’améliorer progressivement et au fil des matchs. Je veux que l’équipe algérienne retrouve sa place au sommet du football africain et viser par la suite plus haut. En tant que coach, je veux aller au-delà de ce qui a été réalisé jusque-là tout en visant, comme objectif primaire, les qualifications à la CAN-2025 et au Mondial-2026’’.
Vladimir Petkovic a tenu, au passage, à lancer un signal aux joueurs pour les mettre en garde contre tout écart disciplinaire : ‘’Il est important de connaître les joueurs. Les évaluer sur le terrain pour améliorer ce qu’il y a à améliorer. On va aussi ériger des règles à appliquer sur tout le monde. Cette équipe a du potentiel, et on va faire en sorte de les exploiter à bon escient’’, a-t-il renchéri.
‘’La pression a joué un mauvais tour aux Verts lors de la CAN’’
L’arrivée de ce technicien coïncide, avec le déroulement, dans deux semaines, d’un tournoi international organisé sous l’égide de la FIFA et auquel prendront part, outre l’Algérie, trois autres nations à savoir, l’Afrique du Sud, la Bolivie et l’Andor.
Du coup, tout le monde s’interroge sur la première liste du nouveau sélectionneur national, qui a préféré laisser les fans des Fennecs sur leur faim, se contentant de dire avoir élaboré une liste de 45 joueurs, sans pour autant divulguer le moindre nom, précisant au passage qu’il s’agit des joueurs ayant participé à la précédente CAN, ainsi que d’autres qui enfileront le maillot national pour la première fois.
Il a, en outre, tenu à lancer un signal d’encouragement en direction des joueurs du championnat national en s’engageant à ne pas faire de différence entre eux et leurs compatriotes qui évoluent à l’étranger. ‘’Je convoquerais les meilleurs’’, a-t-il promis.
Concernant la composition de son staff technique, il a informé qu’il sera accompagné par deux techniciens étrangers qu’il a lui-même choisi, en attendant d’engager un autre algérien avec lequel il avait rendez-vous hier.
Affirmant avoir été séduit par sa nouvelle aventure algérienne, il a assuré que le problème de langue ne devrait pas se poser, lui qui ne maîtrise pas bien le Français, rappelant que le football est un sport universel, tout en insistant sur la nécessité que les joueurs qu’il va convoquer ‘’doivent avoir la même ambition que moi, c’est-à-dire de viser toujours haut’’, a-t-il encore insisté.
Appelé à donner son avis sur le dernier échec des Fennecs dans la CAN, il a estimé que ‘’la pression a joué un mauvais tour aux joueurs algériens dont le potentiel est reconnu par tout le monde’’, sollicitant l’aide de tout le monde pour que la sélection nationale se remette vite sur les rails, en évitant d’exercer sur elle une pression négative.