Victime d’un arrêt cardio-respiratoire, juin dernier, le joueur du LOSC Nabil Bentaleb, suit un parcours médical inspiré de celui de Christian Eriksen. Le club du Nord de la France espère voir son milieu de terrain fouler à nouveau les pelouses malgré les défis.
Le 18 juin dernier, Nabil Bentaleb a été victime d’un malaise cardiaque lors d’une partie de football entre amis. Cet incident a bouleversé sa carrière, laissant l’international algérien dans le coma pendant plusieurs jours au CHU de Lille.
Désormais équipé d’un défibrillateur automatique, il continue de garder en ligne de mire son objectif de revenir à la compétition, un défi de taille, notamment en raison des restrictions de la législation française interdisant aux athlètes dotés de ce type d’appareil de jouer en compétition officielle.
L’international algérien, Bentaleb, a trouvé un modèle en s’inspirant de Christian Eriksen, qui avait vécu une situation similaire lors de l’Euro 2020. Le Danois, désormais joueur de Manchester United, a passé 285 jours avant de revenir sur les terrains.
Ce retour, soigneusement étudié et orchestré, constitue aujourd’hui une source d’espoir et de motivation pour Bentaleb, ses proches et aussi pour d’autres joueurs risquant d’affronter cette même situation.
En collaboration avec un cardiologue d’Amsterdam, le même spécialiste ayant supervisé le suivi médical d’Eriksen, le joueur du LOSC suit un protocole rigoureux et strictement encadré par la Fédération française de football.
L’équipe médicale en charge de Bentaleb inclut des experts belges, français et néerlandais qui assurent un suivi strict et régulier de son état. «Nous avons un rêve assez fou, celui de voir Nabil revenir sur les terrains, comme cela a été permis en Allemagne, aux Pays-Bas et en Espagne», confie Olivier Létang, président du LOSC, dans une interview pour le médias sportif L’Équipe.
Le dirigeant ne cache pas son ambition « d’inscrire la France comme pionnière » en matière de réintégration sportive après un arrêt cardiaque de ce type.
La réglementation française s’impose pour le moment !
Cependant, la loi française constitue un obstacle important dans ce processus. La réglementation interdit formellement aux joueurs professionnels équipés d’un défibrillateur automatique de reprendre la compétition en France, « pour des raisons de sécurité médicale ».
Cette restriction soulève un débat dans le monde sportif, notamment sur la nécessité d’adapter les règles afin de permettre aux athlètes, comme Bentaleb, de poursuivre leur carrière, sous conditions strictes et après des évaluations approfondies. Le cas de Christian Eriksen a montré qu’un retour est possible, mais la situation de Bentaleb reste en suspens, faute de consensus sur une possible adaptation de la législation.
Pour Bentaleb, ce projet de retour sur les terrains dépasse le simple désir de jouer. Il incarne « la volonté de repousser les limites » et d’ouvrir la voie pour d’autres sportifs confrontés à des défis similaires. La mobilisation de son club et des experts médicaux pour trouver une solution en France marque une démarche inédite et audacieuse dans le football hexagonal.
Malgré les incertitudes, l’espoir demeure pour Bentaleb, qui continue de s’entraîner sous les conseils de son staff médical. Son programme de réhabilitation intègre des exercices physiques adaptés, lui permettant de maintenir sa forme tout en respectant les consignes des spécialistes, sur son cas.
Si la situation évolue favorablement sur le plan juridique, il pourrait devenir le premier joueur en France à jouer en compétition professionnelle avec un défibrillateur.
Un succès qui marquerait un tournant dans le traitement des sportifs cardiaques et dans les mentalités du sport professionnel. Ainsi, l’histoire de Nabil Bentaleb résonne comme un défi, pour lui, mais aussi, sur les plans médical, juridique et sportif, en France.
En attendant de voir réformer les textes législatifs, Nabil avance, étape par étape, vers une possible réintégration sur les terrains. La volonté d’Eriksen démontre que son rêve a été réalisé. Et à la question de savoir si la législation française permettra à Nabil Bentaleb de réaliser le sien, l’avenir le révélera.
