Le débat autour des joueurs binationaux et leur avenir sportif international ne s’est jamais arrêté. Plusieurs joueurs de cette catégorie font face à ce dilemme dès lors que leurs performances avec leurs clubs européens, notamment français, sont mises en valeur.
C’est le cas actuellement pour les deux jeunes talents franco-algériens, Rayan Cherki et Maghnes Akliouche, sociétaires de l’O Lyon et l’AS Monaco respectivement, sur lesquels la fédération algérienne de football tablent énormément pour venir renforcer les rangs des Verts.
Mais comme les deux joueurs ne cessent de s’illustrer dans les stades français, la mission de la FAF devient très délicate, car elle fait face désormais à la concurrence de son homologue française, surtout que ces deux pépites portent actuellement le maillot de la sélection de France des moins de 23 ans.
C’est dire combien le choix des deux joueurs est si compliqué, eux qui craignent de revivre le scénario de leurs aînés, à l’image de Nabil Fekir et Houssem Aouar, qui ont été convoqués par la sélection de France A pour une courte période, avant qu’ils ne soient rejetés.
Ryad Boudebouz, ancien international algérien et actuel joueur de la JS Kabylie, a vécu tout jeune cette situation, sauf que lui n’a pas trop réfléchi avant de trancher sur son avenir international en répondant favorablement à l’appel de son pays d’origine alors qu’il n’avait que 19 ans.
À l’époque, Boudebouz a participé avec la sélection algérienne dans la coupe du monde de 2010 en Afrique du Sud, comme étant le plus jeune joueur de l’effectif des Fennecs. C’est dire qu’il n’y a pas mieux que lui pour s’exprimer sur ce brûlant dossier des jeunes talents binationaux, comme Rayan Cherki et Maghnes Akliouche.
Dans une interview accordée au quotidien français L’Équipe, Boudebouz, a ouvertement partagé ses réflexions sur la complexité des choix que doivent faire les joueurs à double nationalité, notamment les jeunes talents.
Le milieu de terrain des Canaris a souligné que la question du choix du pays à représenter est devenue particulièrement « épineuse à une époque où les réseaux sociaux exercent une pression croissante sur les joueurs ». «Les choix deviennent aujourd’hui bien plus compliqués, surtout avec l’influence des réseaux sociaux », a-t-il affirmé.
Dans son contexte, il estime que « cette réalité transforme un moment, qui devrait être intime et réfléchi, en une décision scrutée par des millions de personnes ».
Par ailleurs, Boudebouz, qui a vécu lui-même ces dilemmes en raison de ses racines franco-algériennes, a insisté sur l’importance de choisir avec le cœur. « Si vous ne choisissez pas l’équipe de cœur, il n’y a aucun intérêt à prendre ce choix comme une option secondaire », a-t-il déclaré.
Pour lui, il n’y a rien de plus significatif que de porter un maillot avec lequel on se sent profondément connecté, même si ce choix suscite des critiques. L’influence des réseaux sociaux et des médias, qui suivent chaque mouvement des joueurs, amplifie cette pression.
« Aujourd’hui, les joueurs sont facilement accessibles, et dès que vous faites un choix, vous êtes immédiatement critiqué. C’est là qu’intervient la famille, qui joue un rôle essentiel pour vous protéger », a précisé Boudebouz.
Dans un message adressé à Cherki et Akliouche, deux jeunes joueurs prometteurs qui suscitent l’attention en raison de leurs origines et de leurs talents, Boudebouz a offert un conseil précieux.
« Je veux juste leur dire, faites le choix du cœur. Surtout, soyez les seuls décideurs et ne laissez personne influencer votre décision », a-t-il conclu.
