Équipe nationale : Madjer joue à nouveau gros

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Bien que jouissant toujours du soutien indéfectible de son président, le coach national, encore sous le choc du piteux visage montré lors des deux dernières sorties des «Verts» face respectivement à deux modestes clients, en l’occurrence l’Iran et l’Arabie Saoudite, suivies, à juste titre, de nombreuses levées de boucliers, a-t-il les solutions en mesure de lui permettre de faire redémarrer la machine et ramener un tant soit peu le calme tant au niveau de son groupe qu’au sein d’une opinion ne comprenant rien à la dégringolade en règle de ses favoris ? Et si le Cap-Vert détenait la réponse ?

CRISE DE CONFIANCE ?
Face à une sélection cap-verdienne en progrès énormes (la plus belle progression du mois, toutes Confédérations confondues, en septembre dernier au classement-Fifa, était à mettre à l’actif des «Requins Bleus» qui gagnaient alors pas moins de 47 places et pointent aujourd’hui dans le «Top 10» africain dont ils fermaient, en avril, la marche devant, rien moins que çà, l’Algérie), les «Verts» plus que jamais en rupture de ban avec leur public, et donc en crise de confiance, n’aborderont sûrement pas cette joute amicale dans les meilleures dispositions.

Psychologiques surtout avec la crise latente qui secoue le «Club Algérie» mis en demeure (qui a dit match «amical» et donc absence d’obligation de résultat?) de bien réagir dans un stade que les joueurs connaissent bien pour ne jamais leur faire de cadeaux et réagissant mal à la moindre mauvaise prestation.

Aussi bien donc pour le staff technique, mené par un Madjer rarement aussi contesté, que pour les Mahrez and Co, la seule voie de calmer un tant soit peu l’impatience des supporters a pour nom la réhabilitation au double plan de la qualité du jeu et du tableau de marque. Et ce sera une mission des plus dures, l’adversaire du jour, qu’on sait difficile à manier, n’étant pas une proie facile.

Aussi sûrement qu’il ne se présentera pas en sparring-partner sans ambitions. Comprendre gagner et confirmer, sur le dos de hôtes en difficulté, sa belle ascension dans la hiérarchie continentale.

Confirmer surtout qu’il vaut mieux que cette équipe algérienne mise à nouveau devant ses responsabilités lorsqu’elle se présentera face à l’exigeant public d’un stade du «5-Juillet» de «cauchemar» lorsque les choses vont de travers.

Une explication loin donc d’être facile et qui risque de précipiter bien des choses dans la «maison- E.N» où rien ne semble aller pour le mieux, une révolution (ça en a en tout cas tout l’air) se préparant même sur le banc de touche si l’on s’arrête (c’est le message lancé par Zetchi apparemment–on peut le comprendre comme cela- après la grosse déception saoudienne suivie par la limitation des tâches de Madjer et son staff désormais déchargés de la gestion de la sélection des «locaux» afin de leur permettre, nous assure-t-on avec diplomatie, de se consacrer à l’équipe fanion et les objectifs importants qui l’attendent à la rentrée de septembre prochain) aux informations (à vérifier) en provenance de Dely Brahim et un bureau fédéral partagé sur l’avenir de Madjer, une partie «travaillant» pour un changement (le Cap-Vert sera-t-il l’examen par lequel pourrait arriver cet «ajustement» désiré par une grande partie de l’opinion ?) avant les grandes vacances.

En invitant cette belle sélection cap-verdienne à Alger avant l’examen portugais, la FAF a-t-elle rendu service à ce même Madjer qui aurait voulu un test autrement plus abordable pour s’offrir une «belle» victoire psychologique et se préparer au mieux à l’épouvantail portugais mis en échec (un nul de 2-2) par un onze national tunisien dont la majorité de la composante aurait respecté le jeûne non sans se donner les moyens de revenir à la marque et de tenir en respect son auguste adversaire.

EN PANNE D’IDÉES…
Connue pour sa capacité (elle a toutefois du talent, de la qualité avec un collectif composé exclusivement de joueurs professionnels évoluant à l’étranger) à sortir toujours de belles performances face aux grands d’Afrique. Le match ou le test qu’il fallait pour les «Fennecs» après les deux gifles iranienne et saoudienne ? On peut penser que non, la partie – sous trop haute pression pour le camp algérien- ne s’annonçant pas sous les meilleurs auspices alors que du côté de la barre technique, en panne d’idées, on se cherche indéfiniment. On tourne carrément en rond sans vraiment avancer. Pression (beaucoup, énormément) et, on peut l’imaginer, un groupe (il est entré en stage au CTN de Sidi Moussa la tête pleine de questionnements) comme tétanisé par les crises (oui, il y a crise) à répétition qui le secouent épisodiquement.

A l’image de cette réponse qui dit ce qu’elle dit même si les concernés se veulent diplomates en invoquant des raisons qui tiennent la route, du tandem Feghouli-M’Bolhi à leur rappel et qui semblent (tout naturellement) n’avoir toujours pas digéré leur mise à l’écart sans que le sélectionneur national ne mette la forme, la moindre des choses aurait été de leur expliquer le pourquoi du comment d’un bannissement à peine voilé.

Mis en quarantaine pour des raisons encore obscures, notre duo, rappelé grâce à la pression de la rue et qui (c’est important) bénéficie de la sympathie, voire du soutien inconditionnel des supporters qui n’oublient pas son attachement à l’équipe et donc leur amour des couleurs nationales, a-t-il (un débat qui n’a pas lieu d’être sauf peut-être pour les démagogues de tous bords) choisi la meilleure voie pour dire son mal-être suite à ce qu’il considère comme de l’ingratitude, voire une injustice ?

Le récent stage, tenu à l’ombre de ces deux pions hier indispensables dans l’échiquier des «Verts», signera-t-il la fin la fin de toutes les «incompréhensions» ? Un nouveau départ ? Le résultat de ce match «amical»- couperet face à un vis-à-vis cap-verdien avec lequel il faudra compter, devrait sans nul doute décider de la suite des évènements, une mauvaise prestation combinée à un nul ou une défaite devant sonner la fin de tous les espoirs pour Madjer et son staff qui sèchent carrément en rendant de piètres copies depuis leur installation, les performances en dents de scie de leurs protégés n’augurant pour l’heure rien de bon.

Un staff encore une fois en panne d’imagination et collectionnant les couacs avec des critères de sélection (ainsi jugent les spécialistes) laissant perplexe, ces mêmes spécialistes, aussi bien les fans, ne comprenant pas que l’on ait perdu autant de temps à essayer des variantes innombrables finalement vouées à l’échec.

… A LA PEINE !
Tant et si bien, et drôles de paradoxes, c’est une équipe dos au mur et qui n’a plus le droit à l’erreur (Madjer le sait et joue peut-être ses toutes dernières cartes) qui abordera ce match sans réel intérêt (une sortie bien «amicale» ?) mais où il s’agira de ne pas se louper devant ce public d’Alger toujours pas aussi enclin à passer l’éponge quand ses favoris jouent à l’envers.

Conclusion, et avant d’aller fourbir leurs armes face au Portugal de Ronaldo et autres stars mondiales, Mandi et ses camarades n’ont plus d’autres questions à se poser devant ce Cap-Vert (on en fait toute une montagne ?) autrement plus costaud que le Rwanda, la Centrafrique, voire l’Iran et l’Arabie Saoudite qui auront mis a nu les insuffisances d’un «Club Algérie» à la peine.

Qui tarde (en a-t-il seulement les moyens, pas seulement psychologiques, mentalement le groupe est sur une pente raide) à retrouver toutes ses sensations. Le niveau que son public, en désamour désormais, lui connaissait.

Une équipe en manque d’automatismes et en déficit de confiance. Totalement méconnaissable comme le reconnaît indirectement le patron du football national, Zetchi, dont la dernière sortie médiatique (attendue toutefois) ajoute un peu plus à la pression à laquelle fait face Madjer mis en demeure de revoir sa copie.

Un Zetchi multipliant les messages en direction de ce dernier en disant publiquement l’immense «peine» (on exagère ?) ressentie au sortir de ce non-match de Cadix face à l’Arabie Saoudite n’augurant rien de bon.

On terminera sur cette note pessimiste et ces propos tenus justement par le président de la FAF à la fin de la récente réunion du BF à Sidi Bel Abbès en allant droit à l’essentiel. En montrant son «courroux» (justifié) et en intimant l’ordre à Madjer de se retrousser les manches et trouver, au plus vite, la bonne formule pour redonner vie à une E.N en salle de réanimation. Paroles claires. On relit :

«J’espère que la sélection va se présenter avec un meilleur visage lors des deux prochains rendez-vous de l’EN. Nous allons affronter le Cap-Vert le 1er juin puis le Portugal le 7 juin. J’espère que le staff technique de l’EN, à sa tête le sélectionneur Rabah Madjer, présentera une Equipe nationale bien dessinée sur le terrain. J’espère aussi qu’il présentera une équipe prête pour les prochaines échéances.»

Conclusion ? On en reparlera vendredi soir aux alentours de minuit et cette fin de match contre ce test qu’il fallait pour jauger des capacités de Madjer et de son collectif à régir dans l’adversité. Ce ne sera pas, encore une fois, une simple partie de plaisir. On espère…

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