Reportée une première fois pour le mois d’avril en cours, l’assemblée ordinaire de la FAF risque de ne pas avoir lieu de sitôt. Du côté de l’auguste maison de Dely Brahim, l’on préfère encore repousser la date de ce rendez-vous très attendu par l’opinion sportive, car intervenant dans un contexte politique particulier que traverse l’Algérie et marqué par un soulèvement populaire.
Justement, ce soulèvement populaire qui est en train de provoquer un vent de changement à tous les niveaux a éveillé certaines consciences dans les milieux footballistiques, au point où l’on commence tout simplement à remettre en cause la légalité de l’élection de l’actuel bureau fédéral présidé par Kheïreddine Zetchi en mars 2017.
Du coup, d’aucuns pensent que cette décision de repousser jusqu’à mai prochain l’AG ordinaire de la FAF a pour but d’absorber la colère des uns et des autres et éviter par là même l’affrontement.
D’ailleurs, dans leur réunion mensuelle ordinaire élargie aux présidents des ligues, tenue en début de semaine passée, les membres du Bureau fédéral de la FAF ont réitéré leur «engagement à continuer à œuvrer pour le développement du football national», une manière pour eux de répondre à leurs détracteurs.
C’est ce qui ressort de ce conclave auquel n’a pas assisté le vice-président de la FAF Rebouh Haddad, dont on dit qu’il est en passe de démissionner de son poste, et au terme duquel un soutien indéfectible a été apporté par ces membres à Kheireddine Zetchi attaqué ces derniers temps par de nombreux présidents de clubs dont ceux de la JSK et de la JSS qui contestent sa légitimité au sein de la plus haute instance de football du pays. Cherif Mellal et Mohamed Zerouati n’en démordent pas et veulent monter un front contre le président de la FAF en appelant leurs collègues des autres clubs à les rejoindre dans leur mouvement de rébellion pour faire tomber Zetchi.
Dans un climat délétère propice aux dénonciations, les frondeurs nous révèlent deux ans après son intronisation, que Zetchi a été imposé par la tutelle et non pas élu démocratiquement.
Tous les membres de l’AG avaient reçu des instructions fermes de la part du ministre de la Jeunesse et des sports de l’époque, pour élire le président du PAC à la tête de la Fédération en menaçant les récalcitrants de leur suspendre les subventions étatiques s’ils tentaient de boycotter le vote, selon leurs dires.
Un secret de polichinelle que personne n’a dénoncé au moment des faits, hormis Ali Baâmer, le président de la Ligue régionale d’Ouargla. Aujourd’hui pour des différends apparents avec l’équipe dirigeante du football, ces présidents frondeurs ont remis ce dossier sur la table.
Le fantasque président de la JSK est même décidé à aller se plaindre au niveau international quitte à ce que la FAF soit suspendue par la Fifa pour ingérence des pouvoirs publics. Ce qui aura pour conséquences la disqualification des équipes nationales et des clubs algériens de toutes les compétitions internationales.
Une hypothèse peu probable sachant que la plainte ne peut être reçue dans la forme. Cependant, les membres de l’AG peuvent retirer leur confiance à l’actuel président de la FAF. Ce qui est le plus à craindre pour Zetchi et son équipe.
Pourtant, du côté de la FAF l’on donne l’impression de ne donner aucune importance à ces menaces. L’on veut se montrer aussi imperturbables, en avançant que la décision de reporter en mai prochain l’AG ordinaire est dictée seulement par le non achèvement du processus de remise en conformité des Ligues avec les nouveaux règlements de la FAF.