On ne le dira jamais assez : la sélection algérienne est devenue, au fil des dernières années, impuissante quand il s’agit de se produire en Afrique subsaharienne. Une réalité que l’entraineur national, Djamel Belmadi, vient de la vérifier à ses dépens à l’occasion de ce déplacement au Bénin.
«Ça fait déjà plus de deux années que notre équipe nationale n’a pas gagné en Afrique. Ça devient un véritable souci. Il y a bien un problème et qu’on doit résoudre. Je sais que le contexte est très difficile, mais il faudra être plus costauds à l’avenir», a-t-il confié en conférence de presse d’après match.
En effet, après un très honorable Mondial-2014 au cours duquel la nouvelle génération de l’équipe nationale a enregistré une ascension fulgurante parvenant à se qualifier en huitièmes de finale pour la première fois dans l’histoire du football algérien, voilà que les Verts régressent d’une manière inquiétante, et cela dure même dans le temps.
La preuve, ils n’arrivent plus à l’emporter même face à des modestes équipes africaines. La dernière victoire à l’extérieur des Fennecs remonte à juin 2016 au Seychelles. A l’époque, l’équipe nationale était dirigée par Farid Neghiz qui a pris le relais de Christian Gourcuff qui venait de démissionner quelques semaines auparavant.
Pour revenir un peu en arrière, soit au début de la traversée du désert, on peut rappeler d’abord les qualifications de la CAN-2015, l’équipe algérienne, versée dans un groupe à sa portée, a laissé des plumes face à la seule équipe de valeur dans sa poule, en l’occurrence le Mali.
Lors de la phase finale, elle va tomber, au cours du premier tour face au Ghana, avant de quitter l’épreuve en quarts de finale contre la Côte d’Ivoire. Deux gros bras du continent auxquels les Algériens n’ont pas résisté.
Les éliminatoires de la CAN-2017 furent une simple formalité pour le ‘’Club Algérie’’. C’est en toute logique donc que la sélection nationale passe sans encombre au rendez-vous gabonais. Même le tour préliminaire du Mondial-2018 a été clément avec les Fennecs qui n’ont fait qu’une bouchée de la Tanzanie, malgré les pires difficultés qu’ils ont rencontrées lors du match aller à Dar Essalam.
Mais les choses sérieuses ont commencé dès le début de la phase de poules des qualifications du Mondial. Déjà, les choses se présentaient sous de mauvais auspices, après avoir hérité du groupe de la mort.
Cela s’est vérifié d’entrée contre le Cameroun qui a obligé les Verts au partage des points à Blida même, soit la citadelle préférée de l’équipe nationale.
Et puis vint ce match en déplacement au Nigeria, un rendez-vous censé être celui du rachat. Mais au grand malheur des protégés de Leekens, ils ont laissé passer une aubaine pour au moins revenir avec un nul.
Ce fut également la première défaite des Verts en dix matchs officiels. La dernière remonte aux quarts de finale de la CAN-2015 face à la Côte d’Ivoire, un autre gros bras du continent.
C’est à croire que c’est devenu très compliqué pour la sélection algérienne de venir à bout des grandes équipes continentales. Une raison supplémentaire de penser que désormais tout est à refaire.
On se rappelle dans ce contexte des propos de l’ex- capitaine d’équipe, Carl Medjani, qui avait reconnu avec des termes à peines voilés que les Verts sont devenus fébriles à l’extérieur.
«On se rend compte que beaucoup de travail reste encore à faire. Quand on ne gagne pas face à des modestes équipes africaines, ça veut dire tout simplement qu’on n’est loin d’être les meilleurs», a-t-il dit. Cela devra suffire pour que Mahrez et les autres de se remettre en question.