C’est une soirée cauchemardesque que tout le peuple algérien a vécu hier après la défaite surprise des Verts contre la Guinée équatoriale pour le compte de la 2e journée de la CAN 2021 qui se poursuit au Cameroun.
Cette défaite, la première en 35 matchs, soit depuis celle concédée un certain 18 novembre 2018 au Bénin, a été très mal digérée par les Algériens d’autant plus qu’elle met désormais en péril l’avenir du parcours des champions en titre dans cette épreuve.
Elle intervient aussi après un nul au goût d’une défaite concédé par les protégés de Djamel Belmadi dès la première journée contre un autre poucet du tournoi, la Sierra Leone en l’occurrence.
Pourtant, et même s’ils n’étaient pas brillants hier sur le « champ de patates » du stade de Douala, les coéquipiers de Riyad Mahrez (qui était l’ombre de lui-même), se sont créés une multitude d’occasions franches, sauf que le manque de réalisme leur a joué à nouveau un mauvais tour.
Résultat des courses, la sélection nationale est restée stérile pour le deuxième match de suite et le troisième sous l’ère de Belmadi, ce qui lui a valu d’occuper la quatrième et dernière place de son groupe E et compromettre sérieusement ses chances de qualification aux huitièmes de finale de la messe footballistique continentale.
En tombant de la sorte, tout le monde en Algérie croise les doigts de crainte de voir le scénario de 1992 se reproduire. A l’époque, la sélection algérienne était entrée dans la CAN organisée au Sénégal avec l’intention de défendre son titre décroché deux ans auparavant à Alger, sauf qu’elle a été contrainte de quitter le tournoi dès le premier tour qu’elle a disputé dans la ville de Ziguinchor.
Un scénario que l’entraineur national, Djamel Belmadi, veut éviter, en assurant, lors de sa conférence de presse d’après match de dimanche que ses protégés et lui ne sont pas encore morts.
Djamel Belmadi pointe du doigt la malchance de ses joueurs devant le but, mais ne les accable pas avant la rencontre décisive face à la Côte d’Ivoire jeudi prochain.
Présent face aux journalistes après la rencontre, le technicien algérien regrette l’inefficacité offensive de ses joueurs : «je leur ai dit que je suis encore plus peiné pour le fait que leurs efforts ne soient pas récompensés, de par le résultat, et la fin de la série d’invincibilité de 3 ans qui s’arrête soudainement. Appelez ça comme vous voulez, de la malchance ou de la maladresse.
Un but aurait pu débloquer la situation. Le match devient difficile physiquement, psychologiquement, et le doute s’installe. (…) L’inefficacité ahurissante qui change un match, une vie … C’est un domaine sur lequel il va falloir inverser la tendance. On n’abandonne pas. Si c’est difficile de croire en nous en ce moment, moi je crois en mes joueurs», a-t-il expliqué en conférence de presse.
Malgré la position compliquée de l’Algérie dans cette compétition, le sélectionneur des Verts ne s’est pas montré fataliste, loin de là : «bien sûr, on n’acceptera pas d’être éliminé de ce tournoi sans tout donner. Il n’y a pas toujours des réponses rationnelles à tout. On peut dominer outrageusement sans marquer ou prendre de point et on peut en parler pendant des heures. On se crée des occasions par dizaine mais aucun ballon veut aller au fond. J’ai dit aux joueurs de ne jamais parler à chaud mais j’avais envie de leur parler. J’ai vu un groupe de coéquipiers, de compatriotes et de frères peinés, frustrés et presque abattus.»
Le match de la dernière chance face aux Éléphants
Rencontrer la Côte d’Ivoire en Coupe d’Afrique des Nations est devenu récurrent pour ceux qu’on surnomme les Guerriers du désert. Lors de la dernière édition en Egypte, les joueurs algériens ont dû se défaire des Eléphants en quarts de finale (2-1). Et à l’époque déjà, cette victoire était pour les Algériens une revanche prise sur les Ivoiriens, qui les avaient battus quatre ans auparavant pour une place dans le dernier carré de l’édition 2015 en Guinée équatoriale (3-1) avant leur sacre final face au Ghana sur une séance de tirs au but interminable (9 t.a.b. à 8).
Mais cette fois-ci, les deux formations s’affrontent directement en phase de poules avec deux objectifs différents : l’Algérie pour une place en 8es, la Côte d’Ivoire pour la première place de cette poule.
A propos de cette « finale », Belmadi dira : «La prochaine rencontre sera une rencontre difficile. La Côte d’Ivoire est une bonne équipe et ils ont des grosses individualités. On ne s’attendait pas à avoir 1 point après 2 matchs. Le monde va s’abattre sur nous. J’en prends largement la responsabilité là-dessus. On doit y croire. La Côte d’Ivoire est une grosse équipe mais ça ne sera pas insurmontable.».