Où va la sélection algérienne ? C’est la question que se pose tout le monde, y compris les simples observateurs de l’extérieur, maintenant que les Verts ont bu le calice jusqu’à la lie. Face au Cap-Vert, le Fennecs ont sombré. On est même tenté de dire qu’il s’agit tout simplement d’une faillite générale.
Pourtant, personne ne prédisait un tel retournement de situation dans ce match après que les protégés de Madjer eurent mené au score jusqu’à la 67’. Mais les visiteurs ont su renverser les Vert en l’espace de quatre minutes.
Certes, sur le troisième but, soit celui de la victoire, le gardien Chaouchi a offert un cadeau aux Cap verdiens, mais il ne faut pas tout mettre sur le dos du portier algérien, ni sur l’entraîneur Madjer qui a vécu une nouvelle sale soirée.
En effet, tout le monde aura remarqué, et pour la énième fois, qu’on avait affaire à une équipe algérienne sans âme. Des lacunes à tous les niveaux et surtout des joueurs donnant l’impression d’être conviés à une corvée.
Tout cela s’est traduit par l’absence quasi-totale du jeu à bloc, laissant place à un ‘’bazar’’ sur le terrain, où chaque joueur faisait ce que bon lui semblait. Cette indiscipline criarde dans le jeu algérien a fini par lui jouer un mauvais tour.
La sonnette d’alarme est désormais tirée, car on a le droit aujourd’hui de se poser la question suivante : les joueurs viennent-ils en équipe nationale à contre-cœur? On fait allusion notamment aux stars du Club Algérie, à l’image de Brahimi, Bentaleb et Mahrez, et dont le rendement sous le maillot national est de loin très différent de celui par lequel ils s’illustrent au sein de leurs clubs européens respectifs.
Dans tout cela, c’est bien l’entraîneur Rabah Madjer qui en paye les frais. L’homme, qui n’a jamais fait l’unanimité autour de lui depuis qu’il a pris les commandes techniques des Verts en novembre dernier, se trouve de plus en plus dans une situation délicate.
La réaction du public du stade du 5-juillet à son encontre traduit justement cette situation. Mercredi passé, l’ancienne vedette du football algérien avait déclaré : «Je suis un professionnel. Je ne crains pas d’être démis de mes fonctions, et je suis prêt à toutes les probabilités».
Des propos qui renseignent, on ne peut mieux, de l’état d’esprit actuel de Madjer qui sait pertinemment qu’il est désormais sur un siège éjectable. Il faut dire que jusque-là, Madjer, qui a concédé sa troisième défaite de rang sur le banc de l’équipe nationale, a montré ses limites.
Le fait de n’avoir pas réussi à imposer une discipline dans le jeu de ses capés sur le terrain, traduit parfaitement ce constat.
Jeudi prochain, les Vert donneront la réplique à la sélection portugaise à Lisbonne, un match qui pourrait sonner le glas de Madjer en cas d’une nouvelle ‘’humiliation’’.
Alors, dire que le coach national vit ses derniers moment à la tête de la barre technique des Fennecs, il n y a qu’un pas à franchir. Une chose est sûre : au vu des propos de Madjer à l’issue du match, il n’a nullement l’intention de jeter l’éponge, car le plus important, selon ses dires, c’est d’être prêt pour la Gambie en septembre prochain dans le cadre de la deuxième journée des éliminatoires de la CAN-2019.