Alors qu’il a assisté à plusieurs rencontres du championnat algérien ces derniers mois, Vladimir Petkovic a de nouveau convoqué un seul joueur évoluant en Ligue 1 pour le prochain stage.
Mohamed Madani, défenseur central de la JS Kabylie, est le seul représentant du football local dans une liste où les joueurs expatriés restent ultra-dominants. Un choix qui ne manque pas de susciter des interrogations, notamment face aux performances de certains talents locaux qui auraient pu prétendre à une place en sélection.
Depuis son arrivée à la tête des Verts, le technicien bosnien s’est montré attentif à l’évolution du football algérien. Son intérêt pour le championnat national semblait annoncer une ouverture plus franche aux joueurs locaux.
Pourtant, sa liste pour ce rassemblement montre une tendance inverse : Petkovic privilégie toujours l’expérience des joueurs évoluant à l’étranger et prend peu de risques avec les talents de la Ligue 1.
Le cas des gardiens illustre parfaitement cette approche. Alors que plusieurs portiers du championnat algérien enchaînent les bonnes performances, aucun d’entre eux n’a été retenu.
Oussama Benbot (USMA), Abdellatif Ramdane (MCA) réalisent tous une saison convaincante et auraient pu prétendre à une convocation. Une situation d’autant plus surprenante que les trois gardiens sélectionnés ne brillent pas forcément dans leurs clubs respectifs.
L’absence de Boulbina intrigue
Mais la plus grande surprise reste l’absence d’Adil Boulbina. Actuel meilleur buteur du championnat avec 15 buts en 18 matchs sous les couleurs du Paradou AC, l’attaquant est l’un des joueurs les plus en vue de la saison.
Sa régularité et son efficacité en font un candidat sérieux à une place en sélection, mais cela n’a pas suffi à convaincre Petkovic.
Une décision d’autant plus étonnante que Saïd Benrahma, qui évolue au même poste que Boulbina, a bien été convoqué… alors qu’il joue actuellement en deuxième division saoudienne.
Le choix du sélectionneur pose donc question : comment justifier l’appel d’un joueur en difficulté dans un championnat secondaire et l’ignorance d’un attaquant en pleine réussite dans son pays ?
Si Vladimir Petkovic semble accorder de l’importance au football local en assistant régulièrement à des matchs, ses choix de sélection montrent qu’il hésite encore à donner une réelle chance aux joueurs de Ligue 1.
Sa prudence peut se comprendre dans un contexte où l’Algérie cherche à se reconstruire après une Coupe d’Afrique des Nations ratée. Mais à long terme, cette stratégie pourrait freiner l’intégration de nouveaux talents et limiter la diversité des profils en équipe nationale.
Reste à savoir si cette tendance évoluera dans les mois à venir ou si le championnat algérien restera un vivier sous-exploité. Une chose est sûre, les débats autour de la sélection nationale ne font que commencer.