Équipe nationale : Une liste qui fait débat

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Équipe nationale : Une liste qui fait débat

L’annonce de la liste des 29 joueurs convoqués par Vladimir Petkovic pour les rencontres de juin face au Rwanda et à la Suède suscite une vive polémique. Derrière quelques retours inattendus, plusieurs absences interpellent observateurs et supporters, notamment celles d’Adil Boulbina, Badredine Bouanani, ou encore Abdelkahar Kadri.

À l’approche de l’été, période propice aux tests et aux ajustements en vue des échéances importantes, les choix du sélectionneur national n’en finissent pas d’alimenter les débats.

Si Petkovic affirme construire une équipe cohérente et stable, certains de ses paris paraissent difficilement justifiables à la lumière des performances des joueurs concernés. L’un des exemples les plus marquants reste l’absence du joueur du Paradou AC, Adil Boulbina.

À 21 ans, Boulbina vient de réaliser une saison exceptionnelle en Ligue 1 algérienne : 18 buts, 6 passes décisives, et un rôle de leader technique dans une équipe du PAC en reconstruction. Pourtant, le joueur formé au sein du club algérois n’a toujours pas goûté à l’équipe nationale A.

Face à cette mise à l’écart, et surtout à la convocation de Saïd Benrahma, l’incompréhension grandit. Ce dernier, malgré son nom connu, évolue désormais en deuxième division saoudienne, où il a inscrit 6 buts et délivré 8 passes décisives en phase retour, un rendement correct mais en-deçà de celui de Boulbina, dans un championnat beaucoup plus exigeant.

Des retours mal assumés

La polémique s’étend aussi au secteur du milieu de terrain. Ramiz Zerrouki, de retour de blessure, n’a disputé que 151 minutes depuis février avec Feyenoord. Malgré ce faible temps de jeu, il est maintenu dans le groupe au détriment de joueurs en pleine forme.

Abdelkahar Kadri, par exemple, a été un élément clé de la saison du KV Kortrijk en Belgique. Présent dans presque tous les matchs, il a contribué à 15 buts et représente un profil moderne, dynamique et technique, souvent salué par les médias flamands pour son intelligence tactique.

Dans le même registre, Yacine Titraoui, 21 ans, mérite lui aussi une mention spéciale. Transféré l’été dernier à Charleroi, l’ancien joueur du Paradou a séduit en Jupiler Pro League, où il a été décisif dans la quête d’une qualification européenne pour son club. Une convocation en équipe nationale aurait donc été une suite logique et méritée.

Le retour de Nabil Bentaleb suscite aussi des critiques. Victime d’un grave souci cardiaque à son arrivée à Lille, il n’a disputé qu’une poignée de minutes cette saison. Son retour, bien que symbolique, rappelle aux supporters les mauvais souvenirs de la CAN 2023, et notamment la déroute contre la Mauritanie.

Le même sentiment entoure les convocations de Guitoune – qui n’a jamais convaincu – ou encore Zerrouki, dont l’absence avait coïncidé avec une certaine amélioration du rendement des Verts.

La sélection de Gautier Guitoune à la place de profils plus constants et plus rassurants comme Halaïmia reste incomprise.

Mais c’est surtout la convocation d’Anthony Mandrea qui fait froncer les sourcils. Le portier du SM Caen vient de vivre une saison catastrophique conclue par une relégation en troisième division française, avec 44 buts encaissés en seulement 26 rencontres.

Un bilan inquiétant pour celui qui reste le gardien numéro deux des Verts. Dans un poste aussi sensible, fallait-il maintenir la confiance à un joueur fragilisé moralement et sportivement, alors que d’autres options locales ou européennes auraient pu être envisagées ?

Bouanani, le grand oublié
Mais l’absence qui fait le plus de bruit reste sans doute celle de Badredine Bouanani. Révélé avec brio lors de ses premiers pas sous le maillot algérien, notamment face au Niger lors des éliminatoires de la CAN 2023, le prodige de l’OGC Nice a fait un retour remarqué en Ligue 1 française en fin de saison.

À seulement 19 ans, il incarne l’avenir des Verts, mais sa non-convocation envoie un message contradictoire. Peut-on décemment priver un tel talent d’un rassemblement sans enjeu, censé permettre justement d’intégrer des jeunes éléments ? Certains y voient un signal négatif, comme si l’on poussait ces jeunes binationaux à douter de leur choix en faveur de l’Algérie.

Une stratégie à clarifier
Il est certain que la sélection compte des titulaires indiscutables (Bennacer, Aouar, Boudaoui au milieu ; Mahrez, Amoura, Gouiri devant). Mais dans les autres lignes, l’attente est grande pour voir émerger de nouveaux visages. Injecter du sang neuf ne devrait pas être une option, mais une nécessité.

Aujourd’hui, on constate que des profils en forme sont ignorés au profit de joueurs en méforme ou symboles d’échecs récents.

Dans le championnat local, des joueurs comme Madani ou Benbout, pourtant moins performants cette saison, ont été convoqués.

Là encore, la présence d’Adil Boulbina, avec ses statistiques et sa constance, aurait été une meilleure vitrine du football national.

En multipliant les choix discutables, Vladimir Petkovic s’expose à des critiques de plus en plus nombreuses. Son insistance sur certains profils questionne sa capacité à construire une équipe compétitive et tournée vers l’avenir. L’attente du public est claire : voir des Verts conquérants, jeunes, et méritants.

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