L’actuelle coupe d’Afrique des moins de 17 ans a mis à nu, pour la énième fois, les limites de la politique de formation prônée en Algérie. L’équipe nationale, dirigée par Rezki Remane, s’est qualifiée au forceps aux quarts de finale, après avoir rendu des copies ternes, notamment lors de la deuxième et troisième rencontre face au Sénégal (défaite 3-0) et le Congo (1-1) respectivement.
Héritant du Maroc lors des quarts de finale, dont le vainqueur validera son billet pour le prochain Mondial de la catégorie, les Verts risquent de laisser des plumes, si l’on se réfère au rapport de force entre les deux formations. Chose qu’on ne souhaite pas bien sûr, tout en misant sur l’apport du public constantinois pour faire la différence.
Cependant, et quel que soit l’issue de la partie, tout le monde s’accorde à dire qu’il y a lieu de revoir radicalement la politique de formation dans le football algérien. Le président de la FAF, Djahid Zefizef, est d’ailleurs le premier à avoir tiré la sonnette d’alarme, annonçant au passage l’ouverture prochaine de plusieurs académies de football.
Une annonce qui vient confirmer les propos de l’entraineur national des moins de 17 ans qui a évoqué le sujet avant le match contre le Congo, indiquant que la nouvelle direction technique, à sa tête Mustapha Biskri, a décidé de prendre le taureau par les cornes pour redonner à la formation ses lettres de noblesses, et ce, en attendant que les clubs jouent convenablement leur rôle dans ce registre.
Cependant, ce sont les propos de Zefizef, tenus à l’issue du match contre le Congo, qui sont en train de faire polémique dans les milieux footballistiques nationaux. Pour d’aucuns, le patron de la FAF, en poste depuis une année, est en train de remettre en cause le travail entamé par ses prédécesseurs en privilégiant la convocation des joueurs binationaux en équipe nationale ?
En effet, c’est toute la politique de recrutement aux dépens des locaux qui est remise en question par le patron de la FAF en citant notamment le Sénégal comme exemple.
«Le projet (en cours, ndlr) est construit sur la détection des joueurs évoluant à l’étranger. Mais c’est comme ça, il ne restait que six mois avant la CAN, donc on ne pouvait plus faire de changement. Mais notre objectif est de travailler à long terme sur la formation locale. On a commencé à travailler sur ça avec les académies. Le Sénégal est une institution stable, qui a cru en sa formation locale, et vous voyez les résultats», a-t-il lâché.
Pour certains, ces déclarations prêtent à confusion. Djahid Zefizef a-t-il un message à passer ? Les portes de l’équipe nationale seront-elles fermées aux jeunes binationaux? Autant de questions qui restent pour le moment en suspens.
Pourtant le même Djahid Zefizef avait assuré en octobre 2022 que tout «sera fait» pour ramener les joueurs évoluant à l’étranger capables d’apporter un plus pour l’équipe nationale. «S’il y’a un joueur formé à l’étranger et qui peut rapporter un plus à l’équipe nationale, on va tout faire pour l’acquérir», avait-il déclaré sur les ondes de la Radio nationale.