La championne olympique de boxe Imane Khelif, a été acclamée par une foule immense à Tiaret, pour son retour dans sa région natale.
Des milliers de personnes se sont pressées vendredi soir dans les rues de cette ville d’environ 200.000 habitants, à 340 km au sud-ouest d’Alger, pour la saluer après son sacre aux Jeux olympiques de Paris.
Massés depuis la matinée aux abords du siège de la wilaya (préfecture) de Tiaret, une région rurale semi-aride, les supporteurs ont explosé de joie à l’apparition, à la nuit tombée, de la championne olympique qui paradait sur un bus à impériale, escorté par des véhicules de la gendarmerie.
Aux cris de « Imane Khelif » et du slogan « one, two, three, viva l’Algérie », les supporteurs ont ovationné leur héroïne, entourée notamment de membres de sa famille.
« C’est un accueil chaleureux que j’ai reçu aujourd’hui. Tous les Algériennes et Algériens ont le droit de se réjouir et de profiter », a déclaré la jeune femme de 25 ans.
« Même le président de la République est en réalité le premier supporteur d’Imane Khelif, ce qui montre que l’Etat et le peuple sont tous derrière le sport. Je suis convaincue que le sport est un message pour les peuples », a ajouté la championne.
Interrogée sur la plainte qu’elle a déposée pour cyberharcèlement, Imane Khelif n’a pas voulu répondre. « C’est jour de fête aujourd’hui. J’aborderai cette question au moment opportun », a-t-elle expliqué.
Mais son entraîneur, Mohamed Chaoua, a précisé que le président Abdelmadjid Tebboune suivait personnellement cette affaire.
Le chef de l’Etat « a dit que nous ne renoncerons pas à nos droits » (dépôt d’une plainte qui vise notamment Elon Musk, JK Rowling et Donald Trump, ndlr), a dit l’entraîneur, tout en soulignant que le retour d’Imane était « un jour (…) de joie » et que les questions judiciaires devaient être abordées dans les instances appropriées.
Une enquête a été ouverte en France après la plainte pour cyberharcèlement aggravé déposée par Imane Khelif, victime d’une campagne de haine sur les réseaux sociaux dès la fin de son premier combat contre l’Italienne Angela Carini, laissant entendre qu’elle serait « un homme combattant des femmes ».
Selon son avocat Nabil Boudi, l’enquête pénale menée par un pôle spécialisé du Parquet de Paris vise à déterminer « qui a été à l’initiative de cette campagne misogyne, raciste et sexiste » et « devra aussi s’intéresser à celles et ceux qui ont alimenté ce lynchage numérique ».