Triste sort pour le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, qui voit l’étau se resserrer de plus en plus sur lui, une année après avoir réussi à mener la sélection algérienne à remporter son deuxième titre africain, de surcroît des terres égyptiennes.
Zetchi est en train d’ailleurs de subir les affres de la pandémie du coronavirus, qui a dévoilé toute son impuissance à gérer une situation inédite.
Alors que les règlements de la FAF eux-mêmes lui procurent le droit de se prononcer en toute souveraineté sur le sort du championnat, il a choisi de recourir aux membres de l’AG. Une procédure qui est en train tout simplement de lui causer des malheurs et des gifles d’ici et de là.
En effet, après le ministère de la Jeunesse et des Sports, l’Observatoire national des Sports et la Ligue de football professionnel (LFP), c’est au tour des présidents de clubs de désavouer le président de la FAF et son bureau fédéral.
Le président de la JS Kabylie, Cherif Mellal, a annoncé qu’une réunion était prévue pour hier dimanche à Tizi Ouzou pour débattre de la proposition de la FAF de recourir à une consultation écrite sur le sort à réserver à la saison footballistique 2019-2020.
La réunion devait connaitre la présence d’un nombre de présidents de clubs ainsi que du président de la LFP, Abdelkrim Medouar, a précisé Mellal à l’occasion d’une conférence de presse.
Mellal a sévèrement critiqué le recours de la FAF à la consultation écrite qu’il dit « ne pas reconnaître », estimant que le président de la FAF, Kheïreddine Zetchi, « a failli dans sa mission et doit partir ».
« La FAF ne s’est pas réunie avec nous durant toute la saison. Je ne comprends pas pourquoi aujourd’hui veut-elle nous consulter pour décider du sort de la saison. Le Bureau fédéral ne veut pas assumer ses responsabilités, il n’a pas le courage pour le faire », a-t-il ajouté.
La sortie de Mellal intervient après celle du président de la JS Saoura qui s’est dit opposé à la démarche de la FAF. Le président de l’ES Sétif, Azeddine Arab, n’a pas aussi apprécié le traitement de Zetchi et ses pairs réservé au dossier du championnat, tout comme le manager général du CRB, Toufik Korichi, que Zetchi est même entré en guerre avec lui via presse interposée.
Auparavant, le ministère de la Jeunesse et des Sports avait déjà refusé que la FAF organise une AG extraordinaire pour effectuer cette consultation, considérant que les statuts de le FAF ne prévoyaient pas ce cas de figure. Par la suite la FAF a recouru à une consultation écrite, faisant réagir ainsi l’Observatoire national des Sports.
L’Observatoire a relevé que la consultation écrite n’a pas de base sur le plan réglementaire, du moment qu’elle n’est pas prévue par les statuts. Le président de la LFP, Abdelkrim Medouar, s’est également opposé à la démarche de la FAF, marquant ainsi la rupture avec la fédération.
En somme, la FAF se retrouve isolée et face à son destin ou ses erreurs dans la mesure où le MJS, l’Observatoire des sports, la LFP et des clubs sont opposés à la décision de Zetchi et de son bureau fédéral…
Ayant annoncé, il y a quelques semaines n’avoir aucune intention de briguer un deuxième mandat lors des élections de la FAF en avril prochain, Zetchi risque même de ne pas aller au terme de son premier mandat.
Au vu de la grosse pression qui pèse sur ses épaules, et les tirs croisés qu’il ne cesse de subir, on est tenté de dire que le fondateur de la fameuse Académie du PAC vit ses derniers jours à la tête de la première instance footballistique algérienne.