L’arbitre algérien, ange ou dément ?

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L’arbitre algérien, ange ou dément ?
L'arbitre international, Mustapha Ghorbal

Les saisons se suivent et se ressemblent pour l’arbitrage algérien, dont les acteurs se retrouvent constamment sur le banc des accusés. Malgré les promesses des présidents, qui se sont succédés ces dernières années aux commandes de la FAF, d’y mettre le holà, force est de constater que la situation n’a pas changé d’un iota dans ce registre.

Pire, les choses ont atteint leur paroxysme la semaine passée, puisque les deux matchs des demi-finales de la coupe d’Algérie, ainsi que la rencontre de mise à jour du championnat ne se sont pas déroulés dans le calme souhaité. Les hommes en noir qui ont dirigé les trois rendez-vous sont pointés du doigt. On pense notamment au meilleur arbitre algérien, Mustapha Ghorbal, accusé d’avoir commis de graves erreurs lors de la rencontre O Akbou-MC Alger.

Lesquelles erreurs ont conduit, du reste, la direction du club algérois à rédiger un rapport virulent à son encontre ce qui lui aurait valu une suspension de la part de la commission fédérale d’arbitrage. On laisse entendre d’ailleurs qu’il a été mis au frigo jusqu’à la fin de la saison, et ce, à quelques semaines de la coupe du monde des clubs où il figure parmi les arbitres choisis par la Fifa pour officier les matchs.

Rien que pour cela, l’information rapportée par la presse algérienne, et non encore confirmée par la FAF faisant état de sa suspension, a fait le tour de la presse arabe en particulier. C’est dire que tout le monde est surpris par la tournure des événements qu’est en train de prendre le dossier d’arbitrage dans la scène footballistique nationale.

Il faut dire que si les informations sur la sanction infligée à l’arbitre Mustapha Ghorbal et son exclusion jusqu’à la fin de la saison s’avèrent exactes – lui qui est considéré, selon les observateurs du domaine arbitral, comme le meilleur arbitre algérien actuellement – cette décision soulève de nombreuses interrogations.

Sanctionner le meilleur arbitre d’Algérie, qui a déjà représenté l’arbitrage algérien sur la scène internationale et qui a récemment été désigné pour diriger des matchs de la prochaine Coupe du Monde des Clubs aux États-Unis, ne semble pas être une simple punition individuelle, mais plutôt un coup porté à tout le corps arbitral algérien. Comment peut-on écarter jusqu’à la fin de la saison le meilleur arbitre du pays ?

Et si les “erreurs” de Ghorbal lors du match entre l’Olympique Akbou et le Mouloudia d’Alger sont la raison officielle de cette sanction, cela paraît être une application précipitée du règlement, peut-être même excessive. Si ce principe avait été appliqué depuis le début de la saison, il ne resterait plus aucun arbitre pour officier à la fin du championnat.

Indépendamment de l’évaluation des décisions prises par Ghorbal lors de cette rencontre, sa suspension de manière aussi rapide et brutale semble illogique pour de nombreux observateurs, et soulève des questions légitimes. Pourquoi aucune mesure similaire n’a-t-elle été prise à l’encontre d’autres arbitres ayant commis des erreurs flagrantes, qui ont directement influencé les résultats de plusieurs équipes, et ce, dans toutes les divisions ?

Nous avons assisté à des fautes d’arbitrage dans de nombreux stades : du 5 Juillet, Kouba et Tizi Ouzou, en passant par Sétif, la Saoura, Chlef, jusqu’à Oran, Tiaret, Mascara, Magra, El Bayadh, Khenchela, Constantine, Jijel, El Khroub, Teleghma, et bien d’autres encore. Où était cette “rigueur” tout au long de la saison ?

Par ailleurs, le silence total de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel face aux attaques publiques de certains analystes télévisés contre les arbitres est incompréhensible. Ces derniers n’analysent pas les performances arbitrales de manière critique et objective, mais choisissent les actions liées aux équipes qu’ils soutiennent, tout en ignorant de graves erreurs commises dans d’autres matchs. Comme si la justice arbitrale se mesurait à leurs préférences personnelles et non selon des critères professionnels.

En fin de compte, il est impératif d’unir les efforts pour combattre les biais dans l’arbitrage. Tout en reconnaissant que les erreurs peuvent arriver, cela ne peut être résolu que par une logique unique et une balance de justice équitable. Pas par des standards à géométrie variable. La véritable justice ne connaît pas la sélectivité, elle s’exerce avec transparence et rigueur, envers tous, sans exception.

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