Le président de la Ligue de football professionnel (LFP), Abdelkrim Medouar, a appelé, mardi, l’ensemble des acteurs de la discipline à l' »union sacrée » pour réussir une saison 2020-2021 « exceptionnelle », à trois jours du début de la compétition, après un arrêt de huit mois causé par la pandémie de coronavirus (Covid-19).
«Après huit mois de repos forcé, la compétition va enfin débuter, mais elle ne sera pas comme les précédentes. La conjoncture liée au Covid-19 a fait qu’un protocole sanitaire soit mis en place, dont la stricte application conduira à la réussite du championnat. Je sais que ce ne sera pas facile. J’appelle l’ensemble des acteurs du football, y compris la presse sportive, à l’union sacrée pour réussir cet exercice qui va se jouer dans des conditions exceptionnelles », a indiqué à l’APS le premier responsable de la LFP.
En présence de 20 clubs au lieu de 16, la Ligue 1 professionnelle va reprendre ses droits le week-end prochain, à huis clos, avec le déroulement de huit rencontres, alors que deux autres sont reportées à une date ultérieure.
« La réussite de la saison ne dépend pas uniquement de la LFP ou de la FAF (Fédération algérienne de football), mais également des pouvoirs publics et des autorités locales, communales et de wilayas. C’est un tout à ne pas dissocier ». Avant de poursuivre : « Je pense que le mur de la peur s’est effondré avec le déroulement de la Supercoupe d’Algérie dans d’excellentes conditions. J’espère que les matchs de championnat auront lieu dans des conditions similaires pour réussir l’entame de saison ».
« Certains clubs souffrent le martyre »
Medouar a regretté la situation « catastrophique » de certains clubs sur le plan financier qui, selon ses propos, n’ont reçu aucune subvention depuis le mois de septembre, ce qui les met d’ores et déjà dans une position délicate à la veille du nouvel exercice. « La majorité des clubs professionnels ne sont pas à l’aise sur le plan financier, ils vont se retrouver face à de vrais soucis cette saison.
L’application du protocole sanitaire nécessite beaucoup de moyens et d’assistance. Il y aura des dépenses supplémentaires par rapport aux exercices précédents. Il y a un manque de sponsoring flagrant chez certaines équipes, qui n’ont reçu à ce jour aucun centime depuis le début des entraînements (en septembre, ndlr), preuves à l’appui. Elles souffrent le martyre ». Le président de l’instance dirigeante de la compétition a réitéré la volonté de la LFP de leur venir en aide, dans l’optique notamment de l’application du protocole sanitaire.
« Nous allons soumettre un projet au Bureau fédéral de la FAF, qui consiste à prendre en charge les tests PCR de Covid-19 de l’ensemble des clubs de l’élite et leurs équipes de la réserve. Nous avons eu l’accord de principe du président (Kheireddine Zetchi, ndlr). Une démarche qui va dans l’intérêt général des clubs ». Toutefois, le patron de la LFP a conditionné la réalisation de ce projet par l’ »entrée dans les caisses de l’argent représentant les droits TV pour les deux saisons 2018-2019 et 2019-2020. Nous allons négocier avec les structures concernées les prix des tests PCR pour un tarif attractif. Les dépenses liées aux tests PCR seront débitées des droits TV de l’exercice 2020-2021″.
« Un championnat à 38 journées ? Aucune appréhension »
Concernant le volet programmation, qui a souvent provoqué des perturbations par le passé, Medouar s’est montré serein quant à la possibilité de son instance à élaborer un calendrier « dans les règles de l’art », pour un championnat qui va s’étaler pour la première fois sur 38 journées. « Sur ce sujet, je n’ai aucune appréhension à me faire. Nous avons déjà établi un calendrier pour les six premières journées de compétition. Nous avons décidé d’alléger la programmation au début pour permettre aux clubs de monter crescendo dans le rythme après une longue période d’inactivité ».
Pour les clubs engagés dans les compétitions continentales, Medouar a fait savoir qu’une « réunion est prévue la semaine prochaine avec les formations concernées pour aborder ce volet. J’espère qu’il y aura une compréhension et de la souplesse de leur part pour éviter un cumul de matchs en retard. La LFP va les aider certainement, à eux de jouer le jeu ». Interrogé sur un éventuel arrêt du championnat pour des raisons sanitaires, comme cela avait été le cas en mars dernier, Medouar n’a pas voulu anticiper sur le sujet.
« En cas d’éventuelle décision des pouvoirs publics de suspendre le championnat, on n’aura pas d’autre choix que d’accepter. Je ne peux pas anticiper sur cette question. Je suis bien évidemment contre l’idée d’arrêter la compétition, du moment que nous devons cohabiter avec le virus, tout en restant vigilants ». Enfin, l’ancien président de l’ASO Chlef a estimé que le titre de la saison 2020-2021 sera « âprement disputé entre plusieurs clubs, du moment que la programmation des matchs à huis clos va cette fois-ci changer la donne ».