Ce n’est pas ce qu’on appelle un nuage d’été mais, plus sérieusement, comme à chaque retour, de grosses perturbations qui risquent d’assombrir à nouveau, un peu plus et avant même le coup d’envoi officiel, des décors loin d’inviter à l’optimisme. Sérieux questionnements sur la viabilité d’un championnat à la source de bien des maux. Une bonne nouvelle toutefois avec la levée des réserves de l’ENTV qui vient d’acquérir, à nouveau, les droits de retransmission des deux Ligues après un long suspense sur un possible divorce.
On tourne en rond
L’imbroglio usmiste, l’éternel feuilleton des caisses vides n’empêchant pas des recrutements couteaux pour des caisses (allez savoir d’où provient l’argent providentiel) en souffrance pour ne pas dire vides, le casse-tête des clubs participant aux compétitions africaines et arabe, le flou loin d’être artistique entourant les ambitions de certaines présumées grosses écuries promettant, à l’image du MC Alger, monts et merveilles et qui calent lamentablement en cours de route malgré une aisance financière que lui envient bien des formations en situation de faillite, les noms des potentiels favoris à la succession justement d’une USM Alger à l’avenir des plus incertains et sous la menace d’un dépôt de bilans, ou le parcours des nouveaux promus et leurs chances de maintien.
Comme de tradition, on ne peut pas dire, d’emblée, et les problèmes s’accumulant, que les conditions à un nouvel exercice chaotique ne sont pas réunies. Une sorte de statu-quo permanent auquel l’opinion, fatiguée par les frasques et le niveau à la limite du nul de son «élite» mais s’accrochant au formidable exploit réalisé par ses «Fennecs» en terres égyptiennes, ne devrait, bien malgré elle, que s’accommoder.
Cette sorte de page blanche rendue par des équipes dépensant à tout-va et criant famine sur tous les toits. Sans espoir, ou presque (merci le Paradou AC de constituer l’exception) de se tourner vers le principe même de leur existence : la formation ou le travail au long terme, la bonne gestion (il ne faut pas trop leur demander) et, «professionnalisme» oblige, le compter sur soi sur un plan (ces fameuses sources de financement se tarissant comme rarement) où les idées manquent cruellement.
Que vaudra l’exercice qui démarre ce soir sous le signe du déjà vu et des huis-clos à en veux-tu en voilà, par rapport aux précédents où l’on a manqué d’imagination à tous les niveaux. Manqué, tout court, de projets viables et donc de discernement sur la voie d’un professionnalisme battant de l’aile parce pris par le mauvais bout.
Lancé dans la précipitation. Qui a tout l’air d’une aventure vouée à l’échec. Comme à chaque intersaison et après bien des atermoiements, de rumeurs et d’infos choc, on s’apprête au lancement de nos si décriées compétitions dans leurs deux niveaux supérieurs. Peut-on s’en réjouir ? Avec quelles promesses et, surtout, avec quels moyens ? Premières indications et déjà des raisons de croire (craindre ?) qu’on fera avec les mêmes travers, les mêmes personnels dirigeants qui ont conduit jusque-là les affaires. Conduit à des échecs cuisants.
Avec la précision qu’on a reproduit les mêmes schémas d’un amateurisme collant à leur peau, les changements prévus tardant à se concrétiser. A se faire jour. Et cette impression sans cesse renouvelée qu’on recule faute d’avancer.
Incertitudes
Finies les festivités post-CAN, rebonjour la Ligue 1 et son lot de questions-réponses. Questions sans réponses plutôt. Retour aux choses «sérieuses» (il faudra trouver un autre terme plus approprié) et début de nouvelles peurs.
Des doutes et peu de convictions. Beaucoup de craintes à l’abord d’une nouvelle saison durant laquelle on tournera en rond. Indéfiniment. Où l’on passera son temps pour soi-disant donner plus de mordant à son effectif, à, l’oreille constamment tendue vers la rue, jouer le résultat à outrance et, immanquablement, fatalement, à changer de coach au moindre petit faux-pas.
Point de projet et rien de bien nouveau. Dans quelques petites heures, et à l’occasion d’une 1ère journée marquée par l’hydre appelé huis-clos (un lourd passif du défunt exercice), ce n’est, comme toujours ces dernières saisons, pas les incertitudes qui manquent tant au registre de la qualité du spectacle offert (payé de plus en plus chèrement par des pans entiers de supporters dans le besoin et écrasés par la mal-vie et l’oisiveté), que du comportement d’ensemble (au jeu de massacre aussi bien les dirigeants que les techniciens et joueurs se sont donné le mot) que des perspectives d’avenir au moment où tout le monde espère bénéficier de l’effet Coupe d’Afrique pour réhabiliter (comment ?) un championnat à la traîne et sans autres dividendes qu’un gaspillage à grande échelle de l’argent du contribuable.
Au contraire d’autres nations beaucoup moins nanties pourtant, force est de constater qu’au lieu des prévisions, du genre que toutes les formations ne seront pas, ne sont pas, au même niveau de préparation à l’entame de cette version 2019-2020, la tendance (forcée) reste indubitablement ce retour à ce qui n’a pas marché la saison dernière et les péripéties vécues par le public algérien avec cette violence endémique s’imposant en vedette incontournable et les scandales offert par un peu tout le monde.
Résultat des courses et mauvais souvenirs obligent, on ne peut que croiser, encore une fois les doigts, que la raison l’emporte enfin sur le chauvinisme gangrenant une discipline n’offrant pas grand-chose sinon ces peurs qui entachent, année après année, un roi football qui n’aura que rarement justifié son statut de sport-roi.
Et, surtout, pas cette couronne mal portée, chez nous, par des têtes aux desseins funestes et aux rêves plus proches du cauchemar, à revoir ces scènes de pure folie à l’origine du divorce consommé des puristes avec leurs favoris.
Incertitudes à la pelle et fenêtres ouvertes sur le pire. Une 1ère journée, une reprise, des craintes justifiées d’un autre voyage dans l’inconnu pour une majorité de clubs encore dans le brouillard, les uns et les autres, en manque d’imagination et de portes de secours, se préparant à vivre un nouvel exercice de galères.
A l’image de ces sigles sous la menace du refus de recruter (un communiqué de la Faf en faisait état tout récemment et mettait en demeure les formations endettées de mettre la main à la poche) ou, plus concrètement (on parle des « pauvres » du championnat) et autres «laissés pour compte» destinés au bas du tableau et donc au seul objectif (maigres ambitions) du maintien.
Les «riches» et les «pauvres»
3,2,1. Ce jeudi, dès 17H00 (un horaire peu indiqué en ces journées de grosses chaleurs), c’est au vice-champion d’Algérie, la JS Kabylie, en voyage à … El Harrach (dans le très exigu stade Mohammedia finalement homologué) et invitée de marque d’un NA Hussein Dey, comme bien d’autres formations, dépouillé de ses éléments les plus en vue (les Gasmi, Merbah, Yaya, El Orfi, pour ne citer que les cadres), qu’échoit l’insigne honneur d’ouvrir le bal avec le triple objectif de réaliser la passe de trois (Championnat, Coupe d’Algérie et Champion’s league africaine où elle a fait son entrée cette semaine- petite victoire de 1-0 qui risque de se révéler insuffisante pour espérer continuer l’aventure- face aux Soudanais d’Al Merreikh) et reprendre son statut de cador après une saison plus que réussie.
Suivra le chef de file, l’USM Alger (20H00) face à l’ES Sétif avec la précision que les incertitudes n’épargnent pas, cette saison plus que d’autres, ces deux clubs hier joyaux de notre football.
Les «Rouge et Noir» algérois et les «Aigles des Hauts Plateaux» pas rassurés pour un sou (l’argent manque cruellement) et dont la suite du parcours (les usmistes restent même sous la menace d’une dissolution alors qu’à l’horizon rien de concret n’est annoncé, la cession à la société pétrolière privée, «Al Hayat Petrolium» n’est toujours pas effective, le dossier entouré de nombreuses zones d’ombre) paraît compromise.
En tout cas pas sous les meilleurs auspices. Beaucoup, d’énormes ambitions et une nouvelle ère sous le signe des doutes. Pas tranquille et dans un flou total sera cet exercice pour la majorité des sociétaires d’une Ligue 1 installée durablement dans l’instabilité (on ne compte plus les limogeages des entraîneurs pour la majorité assis sur des sièges éjectables, en plus d’hériter de situations sportives, et pas seulement, délicates) et tardant à gagner en galons.
Au climat des plus tendus. Et donc à la recherche permanente d’une sérénité inaccessible, l’ensemble des journées inscrites au calendrier se déroulant souvent, plus que de raison, dans un contexte de contestation généralisée.
Les «riches» (ils se comptent sur les doigts d’une seule main), menés par un MC Alger qui, et grâce à la manne financière de Sonatrach, n’a pas trouvé de difficultés à faire ses «emplettes» sur un marché des transferts où le CR Belouizdad, vainqueur surprise de la Coupe, s’est également révélé très actif (effet Madar, ndlr) et peut, légitimement, nourrir l’espoir de se mêler aux favoris au titre après avoir connu bien des déboires et frôlé la relégation à l’arrivée d’une saison 2018-2019 à oublier.
Des interrogations ? Inévitables à l’orée de chaque coup d’envoi et concernent la manière avec laquelle des sigles, à l’instar, entre autres, de la JS Saoura, bien dans son rôle d’outsider désormais respecté et répondant toujours présent à l’heure de la grande cérémonie de remise des prix de fin d’exercice.
Remarque tout aussi valable pour les candidats au maintien (ce qu’on appelle communément les «petits» et parmi lesquels figurent naturellement les nouveaux promus) et une course devant tourner à une lutte sans merci et promettant, comme à l’accoutumée, une fin de saison à «couteaux tirés.»
Que demande le public en somme? Rien moins que de voir notre «élite» de l’«intérieur» se mettre au niveau (terrible pression) des «héros» de la dernière CAN. Surement pas une sinécure. Espérons…