Le Parquet argentin, qui enquête sur la mort de l’idole du football Diego Maradona, entame lundi les interrogatoires de première comparution des sept personnels soignants soupçonnés de l’avoir « abandonné » à une lente agonie et qui risquent un renvoi devant un tribunal.
Le Parquet de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires, a ouvert une enquête pour homicide involontaire avec circonstances aggravantes.
Il considère en effet que le décès, le 25 novembre 2020, du champion du monde 1986 est le résultat d’une faute professionnelle et d’une négligence de l’équipe médicale, qui a provoqué la détérioration de son état de santé.
L’infirmier Ricardo Almiron sera le premier à être interrogé lundi. Suivront une infirmière, le coordinateur des infirmiers, la coordinatrice médicale de l’hospitalisation à domicile, un psychologue et la psychiatre à laquelle il est reproché de ne pas avoir assuré « l’administration correcte des médicaments et des psychotropes » qui avaient été prescrits.
Le dernier à être entendu le 28 juin sera le neurochirurgien de 39 ans Leopoldo Luque, le médecin personnel de Maradona.
Deux filles de l’ex-capitaine de l’équipe d’Argentine, Gianinna, 32 ans, et Jana, 25 ans, avaient peu après le décès publiquement pointé la responsabilité du praticien dans la détérioration de l’état de santé de leur père, déclenchant la procédure judiciaire.
Les sept soignants sont entendus libres, mais ont interdiction de quitter le territoire. Après l’interrogatoire, le procureur transmettra l’affaire à un juge d’instruction, assortie de sa recommandation de poursuivre ou de classer l’enquête. En cas de renvoi devant un tribunal, une décision qui pourrait prendre des mois, voire des années, ils encourent des peines de 8 à 25 ans de prison.
« Cela ira probablement au procès, rien n’indique le contraire », a déclaré une source judiciaire proche du dossier.