S’il y a un dossier sur lequel est attendu le nouveau patron de la FAF, Charef-Eddine Amara, eh bien celui du professionnalisme. Instauré en 2010, ce mode de gestion du football algérien a montré ses limites. La preuve, tous les clubs, y compris ceux affiliés à des entreprises publiques, se débattent dans d’énormes problèmes financiers.
Il ne se passe pas d’ailleurs une semaine sans que l’on annonce l’entrée en grève de telle ou telle équipe. Certaines formations de l’élite en sont même à leur troisième grève. Le nouveau président de la FAF n’est pas insensible à ce phénomène. Il a même promis de tirer en clair et une fois pour toute, la nature des sociétés sportives par actions créées en 2010 et qui sont, pratiquement toutes, en situation de faillite.
“Si les dispositions du code de commerce devaient être appliquées aux sociétés sportives par actions de football (SSPA), toutes, sans exception aucune, elles auraient aujourd’hui mis la clé sous le paillasson et déclaré faillite”, dira un spécialiste des affaires économiques qui commentait la situation financière des clubs de football.
Ce constat est fait d’une analyse profonde de la situation financière des clubs dis professionnels, et qui sont déficitaires à coup de milliards de centimes, les sponsors, les mercenaires et les repreneurs ne se pressent pas au portillon.
La crise sanitaire, marquée par la propagation du coronavirus depuis déjà un peu plus d’une année, a compliqué davantage la situation des clubs, en raison des répercussions négatives de cette crise sur l’économie nationale. Malgré cela, les clubs continuent de dépenser plus qu’ils engrangent de recettes, et c’est parti pour durer.
Si une solution n’est pas trouvée dans un avenir proche, c’est tout le fondement du processus de professionnalisation du football nationale qui sera remis en cause, préviennent les observateurs.
Il faut dire que si les dispositions du code de commerce ne sont pas appliquées aux clubs de football pour le moment, c’est tout simplement parce que les pouvoirs publics ont prévu dans le décret portant instauration du professionnalisme une période de grâce ou de transition de cinq ans pour permettre justement à ces clubs de trouver repreneur ou de s’organiser en SSPA.
Le désormais ex-président de la FAF, Kheireddine Zetchi, avait entamé un processus d’affiliation des clubs au sein d’entreprises économiques en collaboration avec les pouvoirs publics, un projet mort-né, car coïncidant avec la propagation du coronavirus. Tout cela a relégué au second plan le dossier du professionnalisme. D’ailleurs, même déficitaires, les clubs poursuivent leur activité mais jusqu’à quand ? Le nouvel homme fort du football national en est conscient. Il sait qu’il faudra bien trouver des solutions, surtout à ces dettes qui s’accumulent, qui ne peuvent rester impayées et qui vont sans doute engendrer des conflits.
C’est dire que nous ne pouvons pas continuer de fermer les yeux et faire la politique de l’autruche en espérant que des mécènes tombent du ciel au moment où l’État ne peut raisonnablement plus financer le football.
Reste à savoir maintenant si le désormais ex-président du CRB réussira là où Raouraoua et Zetchi ont échoué ?