L’actuelle intersaison ne diffère pas trop de celles précédentes, puisque la Chambre de résolution des litiges relevant de la Fédération algérienne de football, a beaucoup de travail à cause des nombreuses plaintes déposées par les joueurs impayés par leurs clubs.
Des pratiques qui continuent de mettre à nu la mauvaise gestion des dirigeants des formations locales dites pourtant ‘’professionnelles’’.
Certes, pendant chaque mercato, la FAF monte au créneau pour interdire aux clubs mauvais payeurs de recruter de nouveaux joueurs jusqu’à l’apurement de leurs dettes envers leurs anciens éléments, mais la première instance footballistique a souvent fini par faire marche arrière, en faisant par la suite des concessions comme si rien n’était arrivé.
C’est peut être cette mauvaise habitude qui incite aujourd’hui plusieurs clubs, endettés jusqu’au cou, à entamer le plus normalement du monde leur opération de recrutement sans se faire le moindre souci. Le cas du MC Oran est le plus édifiant, puisque cette formation est interdite de recrutement depuis le précédent mercato hivernal lorsque ses dettes étaient estimées à plus de 20 milliards de centimes.
Cet été, la valeur desdites dettes a sensiblement augmenté sans pour autant que ses dirigeants ne montrent des signes encourageants pour les régler. Malgré cela, la direction du club phare de la capitale de l’Ouest ne s’est pas empêchée de recruter une dizaine de nouveaux joueurs en prévision de la saison prochaine alors que le recrutement n’est pas encore clos.
Drôle de comportement qui renseigne d’une certaine négligence de la part de ce club et d’un manque de sérieux flagrant. Deux qualificatifs qui s’appliquent aussi sur de nombreux autres clubs qui ne se résignent à payer leurs dettes que lorsqu’ils sont exposés aux sanctions de la FIFA. L’attitude passive, voire complice répétée de la FAF, qui passe son temps à lever à chaque période de mercato les sanctions d’interdiction de recrutement prononcées par la CNRL contre les clubs mauvais payeurs (souvent les mêmes) pour justement les amener à honorer leur ardoise antérieure avant de recruter de nouveaux joueurs, n’arrange pas les choses.
Du coup, de nombreux joueurs ont des créances de l’ordre de milliards de centimes. Pourtant, le règlement du statut et du transfert des joueurs donne le droit à un joueur de demander une résiliation de son contrat pour juste cause au bout d’un retard de paiement de deux mois. “Si un club venait à se retrouver dans l’illégalité en ne payant pas au moins deux salaires mensuels au joueur aux dates prévues, ce dernier serait alors considéré comme en droit de résilier son contrat pour juste cause sous réserve d’avoir mis en demeure par écrit le club débiteur et de lui avoir accordé au moins quinze jours pour honorer la totalité de ses obligations financières.
Les actions relatives à l’application de cet article devront être introduites auprès de la CNRL ou de la Commission du statut du joueur selon le cas dans un délai n’excédant pas trente (30) jours après la notification de la mise en demeure. Des dispositions contractuelles alternatives peuvent également être considérées. Pour les salaires qui ne sont pas versés sur une base mensuelle, la valeur correspondant à deux mois sera calculée au prorata. Le retard dans le paiement d’un montant équivalent à deux mois de rémunération sera aussi considéré comme une juste cause pour la résiliation du contrat sous réserve de se conformer aux dispositions de l’alinéa 31 relatif à la mise en demeure”, explique le règlement. C’est à croire aussi que nos joueurs (et leurs agents) ne connaissent souvent pas leurs droits ou hésitent à les faire valoir pour des raisons pas évidentes du tout.