Poursuivi pour discrimination et harcèlement, essentiellement contre des footballeurs musulmans, Christophe Galtier, l’ex-entraîneur de Nice, a été relaxé jeudi, à l’issue d’un procès qui avait tourné au règlement de comptes personnels.
« Aucune des deux infractions n’est caractérisée », a insisté le tribunal correctionnel de Nice, en prononçant son jugement.
Lors d’une longue audience vendredi, le procureur de la République de Nice, Damien Martinelli, avait pourtant prononcé un réquisitoire très dur contre l’ancien coach du Paris SG, réclamant un an de prison avec sursis et 45.000 euros d’amende.
Pour le parquet, Galtier avait « clairement cherché à diminuer le nombre de noirs et de musulmans dans l’équipe », notamment en « instrumentalisant le ramadan », le mois de jeûne dans l’islam, sur « fond de racisme ordinaire ».
Retourné au Qatar, où son équipe Al-Duhail devait jouer jeudi après-midi, Galtier était absent à l’annonce du jugement au palais de justice de Nice. Informé par téléphone de l’issue positive de son procès, il s’est déclaré « soulagé », a précisé Me Sébastien Schapira, l’un de ses deux avocats.
Les deux conseils de l’ancien joueur de l’Olympique de Marseille ont salué la victoire judiciaire de leur client: « Ces accusations odieuses avaient causé des dégâts importants dans sa vie d’homme et sa carrière professionnelle », a affirmé Me Olivier Martin.
« Aujourd’hui, c’est une réhabilitation totale pour lui, (…) mais c’est aussi une satisfaction pour la défense car nous avons pu démontrer la manipulation qui avait été opérée et l’instrumentalisation faite de certains propos, avec le but avoué de nuire à l’homme et à sa réputation professionnelle ».
L’affaire avait commencé en avril avec la révélation par deux journalistes d’un courriel incendiaire de mai 2022 de Julien Fournier, alors directeur général de l’OGC Nice, à l’actionnaire, le groupe britannique Ineos.
Il y accusait Galtier de réclamer moins « de noirs et de musulmans » dans l’équipe et de s’insurger contre les joueurs qui refusaient de suspendre le jeûne du ramadan les jours de match, comme le faisaient les Lillois musulmans avec lesquels il avait été champion de France la saison précédente.