Il donnait l’impression d’être très serein, et surtout très confiant sur les possibilités de son équipe de rééditer l’exploit de 2019 au Caire, mais il ne s’attendait nullement à ce que cette expédition ivoirienne tourne au cauchemar.
C’est de l’entraineur national, Djamel Belmadi, qu’on parle. Un coach adulé par tout un peuple pour lui avoir offert un trophée africain mettant un terme à 29 ans de disette, avant qu’il devienne tout simplement indésirable. ‘’Belmadi dégage’’, entonnaient les supporters algériens qui étaient présents à Bouaké suite à la déroute des Verts contre la Mauritanie, un match où ils avaient besoin seulement d’un petit point pour passer aux huitièmes de finale parmi les quatre meilleurs troisièmes des six groupes.
Mais les coéquipiers de Mahrez, qui tablaient au départ sur la première place de leur poule que tout le monde pensait qu’elle était largement à leur portée, se sont montrés incapables de battre une modeste formation mauritanienne, qui a réalisé sa première victoire dans une phase finale de la CAN et à laquelle elle participe pour la deuxième fois de son histoire.
Cet échec, intervenant deux ans après un autre du même genre lors de la précédente édition de la messe footballistique africaine a fini par sonner le glas de Belmadi. Ce dernier, s’il n’a pas voulu évoquer le sujet en conférence de presse, il a informé ses joueurs dans le vestiaire qu’il va démissionner de la barre technique de l’équipe nationale. Cette démarche sera approuvée sans mal par la Fédération algérienne de football (FAF), dont le bureau fédéral devrait se réunir aujourd’hui, puisque c’est Walid Sadi, président de l’instance, qui a recommandé à Belmadi de s’adresser une ultime fois à ses protégés.
La désillusion vécue à Bouaké était celle de trop pour le (ex) coach des Fennecs. Ses cadres vont assurément lui emboîter le pas et raccrocher à l’international dans la foulée. Après l’échec cuisant à la CAN-2021 et le ratage dans les éliminations de la Coupe du Monde 2022, Belmadi ne pouvait clairement pas survivre à la désillusion à la CAN-2023. Cette fois, le sacre à la CAN-2019 n’a pas suffi comme immunité.
En 66 matchs joués, il compte 43 victoires, 17 nuls et… 6 défaites, une CAN remportée et un record d’invincibilité (35 rencontres). La copie est clairement positive. Le technicien restera certainement un repère dans l’histoire du football algérien.
On parle quand-même d’un entraîneur qui est resté plus de 5 ans et demi sans interruption aux rênes techniques après sa désignation le 02 août 2018 durant le mandat de Kheireddine Zetchi à la présidence de la Fédération algérienne de football (FAF). Il aura travaillé avec 3 autres patrons de la FAF à savoir Charaf-Eddine Amara, Djahid Zefizef et… Walid Sadi.
Selon les échos parvenus de Bouaké, l’ancien joueur de l’O Marseille et de Manchester City a été très affectée par l’attitude des supporters algériens présents sur place et qui ont même assiégé, jusqu’à une heure tardive de la nuit de mardi, l’hôtel de l’équipe nationale pour réclamer son départ.
L’homme n’a pas hésité à donner une suite favorable à leur doléance en informant, les larmes dans les yeux, le président de la FAF de sa décision de jeter l’éponge. Il devrait animer une dernière conférence de presse à Alger avant de rentrer chez lui à Doha.