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vendredi, avril 19, 2024
CAN-2019LES VERTS

Équipe nationale : Belmadi prépare ses joueurs au bouquet final

Mahrez qui s’avance. Sans trembler. Quelques secondes plus tard, une éternité pour les fans, il délivre, au bout du temps additionnel (90+5) tout un peuple, en inscrivant, sur un coup-franc magistralement botté qui va se loger dans la lucarne de l’infortuné Daniel Akpeyi. Du grand art et la satisfaction d’offrir à l’Algérie sa 1ère finale de CAN depuis 29 ans. S’ensuivra une interminable nuit de fêtes et de célébrations qui risque d’être longue. Qu’en sera-t-il vendredi si … ?

Le meilleur est à venir
Comment refaire un match parfait en tous points? Un duel livré et gagné contre de redoutables «Super Eagles» nigérians réduits bien malgré eux à des rôles inhabituels et dans l’obligation de jouer la montre et la «fraîcheur» physique devant une sélection qui avait plus d’un tour dans son sac.




Bien d’autres ressources et arguments à faire valoir et qui auront fait la différence. La suite ? Elle fut belle. Point de prolongations, le génial Mahrez et son pied magique, dans l’extra-time, décidant de jouer avec les cœurs fragiles des cardiaques, l’ailier volant de City et héros de toute une Nation, tuant le match sur une somptueuse frappe enroulée du gauche.

Une leçon magistrale assénée par un onze tout de blanc vêtu (notre couleur fétiche et porte-bonheur), solidaire, combatif et sans peur. Mené de main de maître par un Belmadi sûr de ses coups. Maître du destin de son équipe.




Le parfait mariage… Une épreuve, dure ! dure ! dure ! Une de moins pour l’E.N. et son peuple. Reste le meilleur. La meilleure des meilleures. Une finale qu’il faudra savoir négocier positivement et bien finir le boulot à l’occasion d’une super der, un remake (on l’espère du fond du cœur) devant une revancharde sélection sénégalaise au rendez-vous des prévisions en en donnant rendez-vous à son bourreau du 1er tour pour 90 ultimes et stressantes minutes d’un tournoi dominé en long et large par des «Verts» tout feu toute flamme et leurs dauphins, les «Lions de La Teranga», dont la présence, faut-il encore le souligner, ne doit rien au hasard.

Absolument pas une surprise. Une belle affiche et de nouvelles et fortes émotions en perspective pour le public algérien qui attend de ses favoris l’exploit des exploits.




Celui de ramener, dans leurs bagages, pour que la fête soit totale à leur retour au pays, le précieux trophée. En pariant que le très inspiré Belmadi saura maintenir la flamme et préparer en conséquence, à une séquence finale qui semble écrite depuis le coup d’envoi d’une CAN aux couleurs algériennes, dans un scénario sortant des pieds magiques de Mahrez et ses camarades qui ont su faire avec l’impitoyable adversité et des noms pas évidents à jouer.

Aligner, l’un après l’autre, en alliant le talent et le caractère, trois monstres sacrés du football africain (ne bat pas qui veut le Sénégal puis la Côte d’Ivoire et le Nigeria, terreurs confirmées et craintes sur la place) et sonner, avec beaucoup de bruit (le monde entier, par folie pure interposée de ses supporters, sait de quoi est fait nos après-succès) aux portes d’une consécration désormais dans la logique des choses.




(Ré) unis autour d’une même cause
Dans la continuité d’un fabuleux parcours où ils ne doivent rien à personne. Rien à la chance en construisant patiemment leurs victoires. Le cœur battant. Qui bat pour les couleurs.

Pour leur mentor qui a su, plus que d’autres avant lui, sortir le meilleur d’une bande de copains enfin (ré) unis autour d’une même cause. Refaire le match. Périlleux exercice de style quand on a toujours l’esprit embrouillé.




Encore sous le choc (on en redemande, on payera cher pour de tels «Happy Endings», revivre de tels finishs, d’aussi fortes et incroyables émotions que seule la magie du football peut vous servir en cadeau) du tour de passe-passe sorti des manches (on ne dira pas pied magique) de Mahrez qui déplumera des «Aigles» pas aussi super (du moins pour cette soirée que les petits «Fennecs» survoleront par leur désir de ne rien lâcher) que ne le suggère leur surnom. Tir et mouche.

Les portes du paradis qui s’ouvrent un peu plus avant ce vendredi saint propice aux prières, les fidèles d’Algérie et d’ailleurs ne devant pas manquer de lever les bras au Ciel pour que le rêve se réalise. En priant que M’Bolhi et les siens réussissent leur finale par un tour d’honneur.




En montant sur la plus haute marche du podium. Des hauteurs et un air dont ils ont perdu et le goût et les senteurs depuis un certain printemps de 1990 (un mois de Mars) et un premier (malheureusement le seul et le dernier) titre majeur qui mettra finalement près de trois décennies pour fleurir et jeter les contours d’un bouquet à portée de mains à offrir à un fidèle public prêt à tout pour les accompagner au septième ciel.

Une inestimable récompense qui scelle, pour de bon, le retour à la confiance entre une équipe écrasée, dans un passé pourtant récent, par le bricolage ambiant, et une opinion qui a toujours su qui est qui et qui doit faire quoi.




Une équipe qui attendra son heure. Patiemment. Sans trop se soucier des mauvaises langues et des procès en sorcellerie intentés par des consultants revanchards au sens péjoratif du terme.

En profitant au mieux de l’arrivée d’un technicien qui saura apporter avec lui les ingrédients pour remonter la pente. Se reconstruire avant d’aller à l’ascension, qu’on sait rarement facile, des cimes africaines.

Dénouement heureux. Fin heureuse tout simplement. Peut-être des plus heureuses. Dans l’invraisemblable ivresse qui devrait s’emparer à nouveau d’une rue algérienne prête à les fêter comme elle sait le faire.




Il y a l’avant et l’après CAN 19. Depuis cette belle soirée de dimanche et la joie indescriptible ayant suivi la qualification contre l’ogre nigérian, des barrières sont tombées, des convictions confirmées, des mensonges et leurs auteurs confondus.

Un onze, une âme
Une équipe qui a marqué sa présence. A de l’«attitude.» Grande même, comme dirait un Belmadi respirant la sérénité. Une équipe qui «a du mental», ajoutera-t-il.

A su se sortir des pires situations. Bonne dans la «réaction» mais qui sait agir quand il faut. Se «remobiliser» vite en dépit des «injustices», rester «concentré» pour mieux revenir dans la partie. «Relever la tête» et s’éviter la punition de prolongations qui auraient pu (l’adversaire y croyait en «endormant» le jeu et en évoluant en faux rythme) s’avérer fatales.




La suite, belle comme les fantastiques images offertes par les joueurs au coup de sifflet final, suivies d’un déferlement populaire à couper le souffle, nous est offerte sous la forme d’une offrande dont Mahrez a le secret et qui s’en ira baisser le rideau d’une partie se dirigeant droit vers une autre séance de «torture» finalement évitée sur une balle arrêtée. Un but venu de nulle part.

Applaudi comme il se doit par un technicien resté zen en conférence de presse d’après match. Qui rappellera, sans se la jouer, savoir d’«où on vient». Aussi sûrement qu’il n’avait «pas eu de craintes» quand l’arbitre, s’en remettant à la «VAR», désignera le penalty à l’origine de l’égalisation nigériane.

Aucune crainte, car les joueurs (dixit encore Belmadi, ndlr) «n’ont pas baissé les bras, ont vite relevé la tête, sont repartis de l’avant, ont été jusqu’au bout pour se créer des occasions franches et gagner le match dans le meilleur moment.»




Au bout d’un sommet à suspense, les «Verts» signent leur 3e finale après celle perdue en 1980, et une autre, victorieuse, en 1990. C’est en entraîneur heureux et reconnaissant envers ses poulains, plutôt calme contrairement à ses habitudes face aux médias, que Belmadi, fidèle à sa ligne de conduite, se veut prudent quand il aborde les chances de son équipe face au Sénégal. Sans rien promettre en retour.

«En laissant au seul destin le soin de décider du sort d’une rencontre qu’il faudra toutefois gagner sans penser à la manière.» Confiant oui, prétentieux non, lui qui refuse de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir achevé.

Il conclut, et on ne peut qu’adhérer, à cinq jours d’une sortie à couper le souffle, avec cet autre refus (dans le texte et c’est les termes de l’auteur, Belmadi) de «se mettre dans le costume de politicien, encore moins d’un sorcier ou de faiseur de miracles» ou trop s’avancer en disant, à l’avance, que «cette Coupe sera algérienne.»




Arguments développés, et on respecte : «Au peuple algérien je dis, je promets qu’on va se battre (…) Je ne peux pas promettre quelque chose qui n’est pas entre mes mains. Incha Allah, avec l’aide de Dieu, on fera le maximum. On mettra tout en œuvre et c’est Dieu qui nous récompensera.»

Ainsi soit-il et à d’autres succès. À ce vendredi de pur bonheur et ce succès qu’attend l’Algérie qui croit dur comme fer en la bonne étoile de son équipe. Convaincue que cette fois est la bonne. C’est même écrit quelque part. Incha Allah encore une fois.
A. A.

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