Parce que les mêmes raisons mènent forcément aux mêmes résultats, il était très logique que l’équipe nationale ne parvienne pas à se qualifier pour les huitièmes de finale de la CAN.
Pis, cet échec est intervenu sans la moindre victoire en rendant des copies très modestes, reflétant l’échec lamentable de l’entraîneur national, Djamel Belmadi. Ce dernier, qui a bénéficié pourtant d’un renouvellement de confiance de la part de la FAF malgré la descente aux enfers des Verts qui s’est poursuivi depuis 2022, soit depuis les deux revers de taille dans la CAN et les barrages qualificatifs pour le Mondial.
D’aucuns estiment d’ailleurs que Belmadi était censé partir immédiatement après son échec dans les éliminatoires de la Coupe du Monde au Qatar, laissant sa place à quelqu’un qui pourrait apporter un plus et insuffler un nouvel esprit qui permettrait de construire une équipe compétitive.
Car Belmadi n’avait plus rien à donner depuis la CAN Camerounaise, ce qui a aggravé la situation et plongé l’équipe dans une crise de résultats qui s’est répercutée négativement sur son parcours en Côte d’Ivoire.
Sans compter le temps qui a été perdu, retardant le processus de renouvellement de l’effectif, au moment où les déboires s’enchaînaient, avant que cette CAN ivoirienne ne devienne la goûte qui a fait déborder le vase.
Ceux qui ont suivi le match face à la Mauritanie se sont rendus compte de cette réalité. Dans ce match, il n’y avait ni plan de jeu clair, ni de réaction significative conjuguée à une performance terne qui rend impossible la réalisation de l’objectif tracé.
À tout cela, il faudra faire remarquer aussi l’absence d’action collective et le manque de solutions individuelles, avec une nette nervosité qui traduisait l’état d’esprit du groupe, traduit aussi dans ce jeu hasardeux se focalisant sur l’arbitre et la technique de la VAR.
Tout cela prouve l’incapacité de l’entraîneur à préparer adéquatement ses poulains sur le plan psychologique, ce qui a fait installer le doute dans le groupe en raison de la pression vécue depuis le début de la préparation du tournoi.
Il est vrai que Belmadi a été l’artisan du retour au premier plan des Verts quand il les a conduits vers le trophée de champion d’Afrique en 2019 au Caire, mais il a dû privilégier l’intérêt de l’équipe national sur le sien après s’être montré incapable de mener les Fennecs au bon port. Il devait laisser sa place à quelqu’un de meilleur que lui pour réaliser l’objectif fixé, afin de réhabiliter la sélection nationale et la remettre à la place qui lui sied sur la scène africaine.
Faillite à tous les niveaux
Résultat des courses : la sélection nationale a signé une participation catastrophique à tous points de vue, quittant l’épreuve dès le premier tour, et ce, pour la deuxième édition consécutive, enregistrant un triste record en échouant à remporter la moindre victoire en six matchs de suite de la CAN.
Pourtant, l’équipe compte dans ses rangs des éléments de valeur, sauf qu’on ne les a pas utilisés à bon escient, estiment les spécialistes, qui mettent l’accent sur le manque de flexibilité et l’absence d’une réflexion tactique bâtie sur des bases solides, qui correspond à la nature de la compétition.
Le match face à la Mauritanie en est une parfaite illustration, où l’entraîneur adverse Amir Abdou a dominé tactiquement Belmadi et l’a privé de la carte de qualification après une victoire somme toute méritée, et ce, en dépit du rapport de force largement en faveur des Algériens.
Du coup, tout le monde s’accorde à faire endosser la responsabilité à Belmadi, sans pour autant innocenter les joueurs, tout simplement fantomatiques dans ce dernier match, ô pourtant décisif.
Rien que pour cela, le changement devient inéluctable, en commençant par le changement du sélectionneur et passant par le rajeunissement de l’effectif, pour lancer une nouvelle ère et tourner la page des revers essuyés par l’équipe nationale, devenue incapable de dépasser le premier tour d’une phase finale de la CAN, de surcroît même pas terminer parmi les quatre meilleures troisièmes des six groupes.
Enfin, il est vraiment triste d’arriver à ces scènes vécues à Bouaké à l’issue du match face à la Mauritanie, quand des supporters algériens ont demandé la démission de Belmadi en bas de l’hôtel où résidaient les Verts. C’est malheureux de sortir ainsi par la petite porte. Belmadi aurait dû partir au moment de la débâcle du Cameroun et soigner sa sortie.