Dans la foulée de l’euphorie née de la victoire de la gymnaste algérienne, Kaylia Nemour, aux jeux olympiques de Paris, beaucoup de passionnés de la discipline n’hésitent pas à rendre hommage à un certain Sofiane Ezzahi, qui n’est autre que l’ancien président de la fédération algérienne de gymnastique et qui était pour beaucoup dans l’hymne national entonné, dimanche, dans la capitale française.
Tout a commencé en 2019, lorsque Nemour commence à se frayer un chemin vers la gloire, après avoir réussi à attirer les regards grâce à son titre de championne de France au concours général individuel dans la catégorie Espoirs, lequel titre qui lui a permis logiquement d’intégrer les rangs de la sélection de France.
L’Algérie a été pour elle son pays d’origine à travers son grand-père, qui a quitté Jijel pour se rendre en France, et son père, Djamel, qui, en revanche, n’a pas l’influence qu’a sur elle sa mère française, Stéphanie, quand il s’agit de ses choix sportifs.
Après avoir représenté l’équipe de France au Championnat méditerranéen à Cagliari en Italie, où elle a décroché la médaille d’or, suivi par un autre titre de championne de France en 2021, la carrière Nemour a pris un autre tournant après avoir été contrainte la même année de subir deux opérations chirurgicales au niveau du genou qui l’ont contraint de rester inactive pendant 8 mois.
Et bien qu’elle ait reçu l’autorisation de son chirurgien pour reprendre le sport, le médecin de la Fédération Française de Gymnastique a catégoriquement refusé de lui donner le feu vert pour renouer avec la compétition.
Une aubaine saisie par Sofiane Ezzahi, qui a pris attache avec la jeune championne et s’est déplacé pour la rencontrer et négocier avec ses parents, leur offrant une issue convenable à ce qui s’est avéré être une exclusion à caractère raciste.
L’ancien président de la Fédération algérienne de gymnastique a proposé à Nemour de changer de nationalité sportive et de représenter les couleurs algériennes, usant d’offres et des contrats de parrainage qui ont convaincu la mère de Kaylia de permettre à sa fille d’opter pour l’Algérie.
Cependant, malgré l’accord de la Fédération Internationale de Gymnastique pour changer la nationalité sportive de Nemour, la Fédération française a fait dans la résistance, en faisant appel de cette décision.
Cela a pris quelques mois, et sous la pression d’une pétition qui a recueilli plus de 7 000 signatures, et après une forte mobilisation de la famille de l’athlète et de son club, Nemour a été officiellement autorisée à porter les couleurs algériennes.
Et si aujourd’hui Nemour est devenue championne olympique tout en offrant la première médaille d’or à l’Algérie et aux pays arabes et africains dans ces JO de Paris, Ezzahi, lui, a été déchu de son poste en avril 2023.
