Finalement, la montagne a accouché d’une souris. Les membres de l’AG de la FAF ont adopté presque à l’unanimité les bilans moral et financier de Kheïreddine Zetchi et son bureau fédéral. Un attitude qui contraste complètement avec tout ce que se murmurait dans les coulisses.
Même la présence de l’ex-président de la FAF, Mohamed Raouraoua, dans ce rendez-vous tenu hier, au centre technique de Sidi Moussa, n’a rien changé dans les choses. Raouraoua, qui a lancé des propos qui en disaient long au sujet de son opposition à la gestion de son successeur, a fini par cautionner à son tour le bilan de Zetchi.
Seuls Baâmeur, le président de la Ligue régionale de Ouargla et Haddadj, l’ancien président de la FAF et ex-patron de la commission de discipline, ont dérogé à la règle en rejetant les bilans en question.
Il faut dire que cette tournure des évènements fut prévisible depuis que Zetchi a réuni, la veille de l’AG à Sidi Moussa, pas moins de 60 membres de l’AG représentant le corps des présidents des Ligues de wilayas ainsi que les Ligues régionaux.
Au cours de cette réunion, Zetchi a réussi à faire rallier tout ce monde ou presque à sa cause. Il s’est ainsi présenté au conclave d’hier tranquillement et tout confiant quant à l’issue du vote. Il faut rappeler que c’est la même composante de l’AG qui avait adopté les bilans de l’ancien président de la FAF, Mohamed Raouraoua.
Cette même AG avait, deux semaines plus tard élu Kheireddine Zetchi. Idem pour l’ancien président de la LFP, Mahfoud Kerbadj qui a été empêché par les présidents de club de démissionner. Ces mêmes présidents de club ont adopté la politique de l’autruche quand Zetchi a décidé de dégommer Kerbadj en procédant à la dissolution de la LFP.
En somme, il ne fallait pas s’attendre à une réaction ou un débat de la part de l’AG de la FAF dont la plupart des membres sont animés par la volonté de préserver leurs intérêts personnels. En ce sens, les membre de l’AG ne sont pas en mesure ou plutôt n’ont pas le courage d’engager un débat responsable et désintéressé sur l’avenir du football algérien.
Pourtant, le bilan de Zetchi contient plus de points négatifs que positifs. Les rares points positifs de Zetchi concernent la mise en place d’une DTN forte et structurée, conduite par Rabah Saâdane.
Cette DTN est chargée de la formation et du développement du football dans la perspective de la mise en place de quatre centres de formation régionaux. Dans le même sillage, les sélections des jeunes catégories ont été relancées, ce qui devrait se répercuter sur les résultats du football national dans un proche avenir.
Pour ce qui est des points négatifs, ils sont nombreux à tel point que le bilan de Zetchi est jugé calamiteux. La première erreur de Zetchi concerne le recrutement de l’entraineur espagnol Lucas Alcaraz qui a été limogé quatre mois plus tard.
La FAF n’a pas communiqué les indemnités versées à Alcaraz. Pis encore, elle a réparé son erreur par une autre encore plus grave, celle d’avoir désigné Rabah Madjer au poste de sélectionneur national.
La gestion de l’arbitrage figure aussi parmi les points négatifs de la FAF, de même que la gestion calamiteuse de la compétition, sans parler de la coupe d’Algérie, devenue source d’incitation à la violence dans les stades. La FAF a créé la violence dans les stades à cause d’un règlement qu’elle a inventé concernant la domiciliation des matches de coupe d’Algérie à partir des quarts de finale.
La candidature avortée de Bachir Ould Zmirli au Comité exécutif de la CAF à cause d’une erreur de gestion de la FAF, dénote aussi de l’incompétence de plusieurs membres du bureau fédéral qui ignorent les règlements du football.
La FAF a également piétiné les lois de la République en permettant à des membres du bureau fédéral de continuer de présider les structures qu’ils dirigeaient avant leur élection, sachant que le cumul des fonctions d’élus est interdit pas la loi.
Quant au bilan financier de la FAF, celle-ci n’a rien ramené de nouveau en matière de sponsoring. Pis, elle risque de perdre, dans les prochains mois, son principal bailleur de fonds, en l’occurrence, Mobilis, dont le contrat est sur le point d’expirer sans pour autant qu’il y ait, pour le moment, une intention de la part de ses responsables de le prolonger.