CLASSEMENT LIGUE 1

DE2

CLASSEMENT LIGUE 2

Groupe Centre-Est

DE2

Groupe Centre-Ouest

DE2

mardi, mars 19, 2024
MONDIAL-2022

Buenos Aires fête ses champions dans la démesure… et dans les airs

Buenos Aires fête ses champions dans la démesure... et dans les airs

Plusieurs millions d’Argentins ont envahi Buenos Aires mardi pour célébrer leurs champions du monde rentrés dans la nuit, une fête démesurée, au point de rendre impossible la fin de parade en bus, Messi et ses coéquipiers se rabattant sur un survol en hélicoptères.

« Les champions du monde survolent tout le parcours prévu en hélicoptères, car il est devenu impossible de continuer par la route en raison de l’explosion de joie populaire », a déclaré dans un tweet la porte-parole de la présidence argentine Gabriela Cerruti. « Continuons de célébrer en paix, et de leur montrer notre amour et admiration ».

Plus de quatre millions de personnes, selon un source de la municipalité se sont massées sur le parcours de l’équipe, entre le complexe de la Fédération argentine (AFA) à 32 km, et le coeur de la ville, qui compte trois millions d’habitants (13 millions pour l’agglomération). « La plus importante foule de l’histoire » de l’Argentine, ont assuré plusieurs télévisions.

Quelques minutes avant l’annonce de la parade devenue aérienne, le président de l’AFA Chiqui Tapia avait annoncé que les autorités de sécurité « ne nous laissent pas arriver au bout pour saluer tous les gens qui attendaient à l’Obélisque ». « Mille excuses au nom de tous les joueurs champions », avait-il ajouté dans un tweet.

Parti à 11H45 (14H45 GMT) du siège de l’AFA, le bus des « tri-campeones » argentins devait rallier l’Obélisque, point névralgique des célébrations. Mais il n’avait, trois heures plus tard, parcouru qu’une dizaine de kilomètres, ralenti le long du chemin par des dizaines milliers de supporters, a constaté l’AFP.

« Emouvant de voir son pays ainsi »

De partout, des banlieues de la capitale, de provinces, de Rosario à 300 km, ils sont venus, partis parfois au coeur de la nuit, profitant d’un jour décrété férié pour venir partager l’ivresse du 3e titre mondial, et ont envahi dès les premières heures de la matinée la capitale. Ses avenues, puis diverses places, des bretelles d’accès.

« Muchaaachos… ahora ganamos la tercera (maintenant on a gagné la troisième (NDLR) » de loin en loin, la chanson devenue l’hymne officieux des hinchas argentins résonnait le long des grandes artères, fermées à la circulation, dans le métro, sur des places ou des écrans géants permettaient de suivre le bus, « la Copa ».

En alternance avec l’hymne national, plus que jamais à propos « Coronados de gloria… » (Couronnés de gloire…) et « Yo soy Argentino… » et tout un répertoire inépuisable.

Près de quatre heures avant le départ du bus, ils étaient déjà plusieurs dizaines de milliers à traquer les coins ombragés par 25 degrés, dès 09H00 du matin.

« 36 ans qu’on n’avait pas gagné… J’en avais six quand on a gagné (le titre) en 1986. Je ne peux pas le dire avec des mots, juste avec de l’émotion », lâchait Paola Zattera, agente administrative.

« C’est émouvant, quand on aime son pays, de le voir ainsi… », résumait, émue, Cristina Vasquez, 42 ans, maillot ciel et blanc sur les épaules.

Leur but ? Célébrer, communier, juste « les » voir. « Juste pouvoir les regarder passer, c’est beaucoup ! Rien que si Messi nous regarde un moment dans les yeux quand je filmerai pour moi c’est bon ! » déclarait, hilare, Nicolas, 19 ans au pied de l’Obélisque. Espoir frustré au final.

Messi dit bonjour et merci

Ils avaient été plus d’un million à l’Obélisque, jusque tard dans la nuit de dimanche pour fêter la victoire contre la France aux tirs au but, après un match épique. Chiffre qui a rapidement explosé mardi.

Dans la nuit, Leo Messi avait été le premier à apparaître sur la passerelle de l’avion ciel et blanc floqué « une équipe, un pays, un rêve », vers 02H30 locales (05H30 GMT), brandissant le trophée doré de la Coupe du Monde, pour gagner le tapis rouge déployé sur le tarmac de l’aéroport d’Ezeiza.

Les joueurs sont aussitôt montés dans un bus à impériale blanc, floqué de trois étoiles et du « campeon del mundo », pour quelques heures de repos au proche complexe de l’AFA. Acclamés, déjà, par plusieurs milliers de supporters, qui campaient depuis des heures, prêts à passer la nuit pour être les premiers à saluer les héros.

« Buen dia » (Bonjour) a posté Lionel Messi au lever du jour sur son compte Instagram, accompagné d’une photo de lui endormi avec la Coupe du Monde dans les bras.

Puis dans un long message « Merci du fond du coeur ! », a-t-il écrit, affirmant que cette Coupe « est à tous, à ceux qui n’ont pas réussi lors des Mondial antérieurs », à ce « groupe magnifique de joueurs », et à « Diego (Maradona), qui nous encourage depuis le ciel ».

Le point culminant de la journée était attendu, à une heure de plus en plus incertaine, autour de l’Obélisque, sur l’itinéraire d’une grande boucle que « tri-campeones » devaient emprunter en ville.

Mais assez vite un changement d’itinéraire impromptu paraissait une option, tant emprunter l’Avenue 9 de Julio, l’une des plus larges du monde (140 m) semblait mission impossible, à travers la foule compacte.

« Un peu de déception »

Le retard pris par le bus commençait d’ailleurs à inquiéter: « Ils devraient décréter demain (mercredi) férié aussi », disait à l’AFP Claudia Nuñez, une employée de 31 ans. « Il y a des gens qui sont venus depuis la nuit dernière, et on entend qu’ils ne pourraient pas arriver jusqu’à l’Obélisque ».

Le survol en hélicoptère semblait confirmer que l’équipe ne se présenterait pas au balcon de la Casa Rosada, le palais présidentiel. Là même où Maradona était apparu avec le trophée après le dernier titre mondial, en 1986.

Pas pour ce mardi. Malgré la consolation de savoir que la Coupe du Monde est bien passée au-dessus des têtes, de l’Obélisque, dans un des hélicoptères, occupé par Messi, Scaloni et De Paul, selon un communiqué de la police fédérale.

« Un peu de déception bien sûr, tout aurait pu être mieux organisé pour qu’on profite d’une chose dont on n’a pas profité depuis 36 ans », se désolait Roman Garcia, agent administratif de 36 ans.

Laisser une Réponse