Encore une fois, la sélection algérienne a joué avec le feu, tout en se contentant d’un deuxième nul de rang dans cette 34e édition de la CAN qu’organise la Côte d’Ivoire. Il s’agit, en fait, de la cinquième rencontre de suite dans les phases finales de la messe footballistique continentale que les Verts échouent à gagner.
Pourtant, il était nécessaire, voire vital, pour les camarades de Mahrez de l’emporter pour conforter leurs chances dans la course à la qualification pour les huitièmes de finale, en attendant leur dernière sortie dans ce premier tour, demain contre la Mauritanie.
Mais eu égard à la tournée de cette empoignade face au Burkina Faso, tout le monde s’est frotté les mains vu que les Verts l’ont échappé belle en égalisant dans le temps additionnel, sinon, leur situation aurait été plus compliquée dans le groupe D.
Il faut dire que même en dominant les débats, comme l’attestent les statistiques de la rencontre, les protégés de Djamel Belmadi n’ont pas atteint l’objectif qu’ils se sont fixés pour leur deuxième sortie dans la CAN ivoirienne.
Face à un adversaire qui a joué la défense à outrance, le sélectionneur national s’est peut être trempé dans ses choix tactiques, en évoluant pendant la quasi-totalité du temps du match avec deux milieux défensifs. D’ailleurs, Zerrouki n’a pas trouvé quoi faire en première période.
Le choix de Feghouli pour lui confier le rôle de meneur de jeu, c’est-à-dire lui donner les clés du jeu algérien, n’a pas été probant aussi. Ni l’âge avancé du joueur, ni les conditions climatiques très difficiles régnant à Bouaké ne lui permettaient pas de jouer convenablement ce rôle, alors que Belmadi avait largement le choix entre Chaibi et Aouar.
Le coach national s’en est d’ailleurs rendu compte à la mi-temps lorsqu’il a décidé de sortir Feghouli. Autre point négatif tiré de cette empoignade contre les Etalons burkinabés : le manque de réalisme devant les bois adverses en première mi-temps en particulier, comme si les joueurs algériens n’ont pas retenu la leçon du premier match face à l’Angola.
Pourtant, la majorité des éléments alignés par Belmadi ne manquent pas d’expérience dans ce genre de compétition, alors qu’ils avaient des opportunités à la pelle pour ‘’tuer’’ le match en première période. De son côté, le latéral droit, Youcef Atal, auquel le coach continue de faire confiance. Le manque de compétition du joueur de l’OGC Nice semble avoir eu raison du joueur formé au Paradou AC.
Et avec la baisse de régime sensible de Mahrez, qui joue sur le même flanc qu’Atal, le côté droit algérien est paralysé pour le deuxième match de suite, contrairement à celui du gauche où activent Ait Nouri et Belaili.
Heureusement d’ailleurs que le sélectionneur national a rectifié le tir en opérant des changements en deuxième mi-temps, notamment en faisant entrer Amoura dès le retour des vestiaires.
Ce n’est pas tout, puisque Belmadi a pris également le risque d’opérer un changement tactique en optant pour un 4-4-2 dans les situations offensives, car il s’agissait du seul choix qui lui restait devant un adversaire qui menait au score et défendait avec sept éléments.
L’autre enseignement positif tiré de la rencontre, est cette grande détermination des Algériens qui ont fait preuve d’une forte personnalité, en parvenant à égaliser à deux reprises face à un adversaire qui s’est montré réaliste, comme l’attestent ses deux buts marqués de seulement trois occasions franches créées durant tout le temps de la partie.
Le coaching de Belmadi a été également réussi cette fois-ci, notamment en gardant Bounedjah sur le terrain, malgré l’entrée de Slimani, car il fallait opter pour deux attaquants de pointe pour créer la supériorité numérique dans la zone adverse.
En un mot, Bounedjah, choisi homme du match par la commission technique de la CAF, a permis, au prix de son doublé, aux Verts de rester en vie, même s’ils doivent faire un trait sur la première place du groupe et lutter pour s’en offrir la deuxième pour poursuivre l’aventure dans cette épreuve.