La sélection nationale fémininea décroché une qualification historique pour les quarts de finale de la CAN 2024, reportée à 2025. Avant même de disputer leur dernier match de poule contre le Nigeria qui aura lieu ce soir, les Algériennes sont assurées de passer le premier tour.
Le football féminin algérien vient de franchir un cap longtemps espéré mais jamais atteint. Pour la première fois depuis la création de la Coupe d’Afrique des Nations féminine, les Vertes accèdent au stade des quarts de finale. Une performance historique pour la sélection nationale, dirigée par Farid Benstiti, qui marque peut-être le début d’une nouvelle ère.
Cette qualification est intervenue avant même le troisième et dernier match du groupe B. Grâce à la victoire de la Zambie face à la RD Congo (1-0), combinée à la défaite du Sénégal contre le Maroc (0-1), les Algériennes sont désormais assurées de figurer parmi les deux meilleures troisièmes du tournoi.
Ce statut leur garantit une place dans le top 8, quel que soit le résultat de leur match face aux Super Falcons du Nigeria.
Avec quatre points au compteur, obtenus grâce à une précieuse victoire contre le Botswana (1-0) et un match nul solide face à la Tunisie (0-0), les coéquipières de Lina Boussaha ont su se montrer efficaces et appliquées dans un groupe relevé.
La victoire contre le Botswana, acquise dans la douleur, a permis à l’équipe de se lancer idéalement dans la compétition. Quant au match nul contre les Aigles de Carthage, il a confirmé la solidité défensive du bloc algérien, rarement mis en difficulté.
Sous la houlette de Farid Benstiti, les Vertes affichent un tout autre visage que lors des précédentes éditions. L’ancien entraîneur du PSG féminin et de l’Olympique Lyonnais a su apporter son expertise tactique, en construisant une équipe équilibrée, rigoureuse et disciplinée.
Le groupe semble avoir trouvé un bon dosage entre joueuses locales et expatriées, entre expérience et jeunesse. La défense s’est illustrée par sa robustesse, portée par une gardienne sereine et des latérales efficaces dans les duels.
Au milieu, les Algériennes ont fait preuve de lucidité dans la relance, tout en se montrant solidaires dans la récupération. L’attaque, encore perfectible, a cependant su capitaliser sur les rares occasions obtenues, à l’image du but décisif contre le Botswana.
L’état d’esprit irréprochable affiché par l’ensemble du groupe est également à souligner. Malgré le scepticisme de certains observateurs avant le début du tournoi, les joueuses ont démontré qu’elles avaient le niveau pour rivaliser avec les meilleures équipes du continent.
Cette qualification historique est aussi une réponse forte à celles et ceux qui doutaient de la capacité du football féminin algérien à se hisser sur la scène continentale.
Désormais libérées de toute pression, les Algériennes vont pouvoir aborder leur dernier match de groupe avec l’envie de se mesurer à l’une des nations les plus titrées d’Afrique.
Le Nigeria, multiple champion d’Afrique, fera figure de favori. Mais pour les Vertes, ce match sera surtout l’occasion de jauger leur niveau face à une adversité de très haut calibre, et pourquoi pas de créer l’exploit. Au-delà du résultat, l’essentiel est déjà acquis.
Cette qualification pour les quarts de finale est une étape fondatrice, qui doit inciter les autorités sportives à investir davantage dans le football féminin. Elle prouve aussi que les efforts consentis ces dernières années commencent à porter leurs fruits.
Ce parcours ouvre également de nouvelles perspectives pour les jeunes filles algériennes qui rêvent de football. Voir une sélection nationale briller dans une grande compétition africaine est un signal fort, un levier d’espoir et de motivation. Le football féminin algérien a désormais une base solide sur laquelle il peut s’appuyer pour aller encore plus loin.
L’Algérie féminine a ouvert une porte qu’elle n’avait jamais franchie. Reste à savoir si elle saura maintenant s’y installer durablement.