Depuis la débâcle du CR Belouizdad, la meilleure équipe algérienne ces dernières années, contre les Sud-africain, de Mamlodi Sundowns en match aller des quarts de finale de la ligue des champions, les commentaires vont bon train au sujet du football local.
D’aucuns estiment d’ailleurs que cette cuisante défaite du Chabab, intervenue au lendemain d’un autre revers à domicile de l’autre représentant algérien dans la ligue des champions, à savoir la JS Kabylie, qui a été battue par l’ES Tunis (1-0), a mis à nu le niveau du championnat algérien.
Pour les observateurs, l’incapacité des clubs algériens à renouer avec les consécrations africaines traduit parfaitement la sensible baisse du niveau du championnat national.
Et on revient en arrière, plus précisément à l’exercice 1987-1988, on trouve au classement final du championnat de première division pas moins de dix formations à la troisième place avec le même nombre de points.
Une situation peut-être inédite dans le football mondial, mais qui renseigne du niveau très rapproché entre les pensionnaires de l’élite à l’époque, ce qui a donné lieu à un championnat relevé et permis aussi aux clubs algériens engagés dans les compétitions continentales de s’illustrer de fort belle manière.
La preuve, le football national a été représenté dans trois finales de suite de la coupe d’Afrique des clubs (actuellement la ligue des champions d’Afrique), avec à la clé deux trophées gagnée par l’ES Sétif et la JS Kabylie en 1988 et 1990 respectivement, alors que le MC Oran avait raté de peu le trophée après avoir perdu en finale contre le Raja Casablanca, dans des conditions dont les nostalgiques fans oranais s’en souviennent encore.
Ce n’est pas tout, puisque l’année 1990 avait vu également la consécration de la sélection algérienne en phase finale de la coupe d’Afrique des nations qu’avait abrité le pays. Ce fut le premier trophée des Verts dans cette compétition remportée, de surcroît, avec un effectif issu presque à cent pour cent du championnat national, puisque seul Oudjani, le héros de la finale contre le Nigéria, a été formé dans un club français.
Une autre preuve du niveau élevé du championnat algérien de l’époque, comme l’attestait aussi le trophée africain de l’ES Sétif alors que cette équipe venait de descendre en deuxième division.
Mais ce qui a changé depuis, selon les mêmes avis, c’est qu’à l’époque tous les clubs de l’élite étaient parrainés par des entreprises publiques, assurant une certaine équité entre eux et donnant lieu à une forte concurrence. Des paramètres qui ont servi à une hausse automatique du niveau de notre championnat et par ricochet nos clubs, parvenant alors à s’imposer sur le plan africain.
Ce n’est plus le cas depuis plusieurs années, surtout après que certains clubs, au nombre de cinq, ont été affiliés à des entreprises publiques, alors que le reste des pensionnaires de l’élite sont laissés livrés à eux-mêmes. Tout cela a conduit à cette amère réalité à laquelle est confronté le football local.