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Ligue 2 : Le NAHD attend ses supporters

par B. Elias
Ligue 2 : Le NAHD attend ses supporters

À Alger, les stades continuent de sonner creux. Le NA Hussein-Dey s’apprête à disputer, ce vendredi, son troisième match consécutif à huis clos au stade du 20-Août-1955. Une situation devenue presque banale, mais dont les conséquences sportives et symboliques méritent réflexion.

Le championnat de Ligue 2 reprend après deux semaines d’arrêt, et le NA Hussein-Dey retrouvera son antre mythique des Annassers pour y affronter l’ASM Oran, co-leader du classement. Une belle affiche sur le papier, mais qui se jouera, une fois encore, dans un silence pesant.

Le stade du 20 Août-1955 demeure non homologué pour recevoir du public, à cause de réserves émises par le Centre Technique de Contrôle (CTC). La Nasria disputera donc un nouveau match sans la ferveur de ses supporters, comme depuis le début de la saison.

Ce n’est plus une simple parenthèse, mais une constante : à Alger, le huis clos semble s’être installé comme une règle tacite. Depuis la reprise des championnats, aussi bien en Ligue 1 qu’en Ligue 2, la capitale n’a connu que trois ou quatre matchs avec du public.

Un chiffre dérisoire quand on sait que sept journées se sont déjà écoulées en Ligue 1 et que 5 clubs Algérois sont pensionnaires de la Ligue 1. Et même lors de ces rares rencontres ouvertes, une nouvelle directive du bureau fédéral a été appliquée : la réduction de la capacité des tribunes à 75 % de leur total. Une mesure qui, curieusement, n’est observée qu’à Alger.

Une situation à part, lourde de conséquences
Pour le NAHD, cette singularité a un coût. D’abord sur le plan sportif, où l’absence du public prive les joueurs d’un soutien moral souvent décisif. Dans une compétition aussi serrée que la Ligue 2, chaque détail peut influencer le cours d’une saison.

Le club, qui nourrit l’ambition de retrouver la Ligue 1, se voit ainsi privé d’un avantage que d’autres équipes conservent : la force du 12e homme. Ensuite sur le plan économique, car l’absence de billetterie ampute encore davantage des finances déjà fragiles.

Pour un club à statut amateur, chaque recette de match représentait une bouffée d’oxygène. Aujourd’hui, cette source est totalement tarie.

Cette situation suscite d’autant plus d’incompréhension que la direction du club a, selon des sources proche du dossier, multiplié les démarches pour obtenir la levée du huis clos. La DJSL, les services de la wilaya d’Alger, l’APC de Belouizdad et même le wali délégué ont été saisis.

En vain. Selon les mêmes sources, l’APC d’Hussein-Dey s’est pourtant dite prête à prendre en charge les travaux nécessaires, face à la défaillance de l’APC de Belouizdad, gestionnaire officielle du stade. Mais là encore, les procédures semblent s’enliser, faute d’une coordination efficace entre les différentes institutions concernées.

Entre attente et lassitude
Ce qui frappe aujourd’hui, c’est la résignation qui s’installe. Les supporters, d’abord patients, peinent à comprendre pourquoi leur club, parmi les plus anciens du pays, reste condamné à jouer dans le vide, alors que partout ailleurs, la ferveur populaire anime les gradins.

L’inégalité de traitement saute aux yeux, mais peu s’en émeuvent. On parle souvent de redonner vie aux grands clubs historiques, de préserver leur héritage et leur rôle dans le football national, mais sur le terrain, les actes ne suivent pas toujours les discours.

Pendant ce temps, le 20-Août-1955 reste fermé au public, comme une cicatrice ouverte au cœur d’Alger. Ce stade, symbole du football populaire et témoin de générations entières de supporters, est aujourd’hui réduit au silence. Et ce silence, de plus en plus pesant, commence à ressembler à une forme d’abandon.

La Nasria continue de lutter sur le terrain, mais sans le souffle de ses supporters, c’est une autre bataille, plus sourde, qu’il doit désormais mener : celle contre l’oubli.

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